日仏会館・フランス国立日本研究所（Umifre 19 フランス外務省・国立科学研究センター）

La géographie est une discipline qui se pense avec les pieds. En ce sens, elle se construit par et à travers le terrain, entendu à la fois comme un champ d’étude où se déploient le cadrage théorique et l’analyse, et un espace physique de rencontres où s’entremêlent des expériences variées. Pays longtemps fermé entretenant un rapport asymétrique au monde, le Japon rend l’exercice géographique du terrain parfois ardu. L’enjeu de cette séance méthodologique du séminaire doctoral de la Maison franco-japonaise est de réfléchir sur les fondamentaux du terrain et les spécificités de ses déclinaisons japonaises, en insistant tout particulièrement sur la notion d’éthique.
Fruit d’un tropisme provenant à la fois des sciences du vivant et de la médecine d’une part, et des pratiques anglo-saxonnes de recherche d’autre part, l’éthique fait actuellement l’objet d’une formalisation et d’une institutionnalisation de plus en plus poussées en sciences humaines et sociales. Quels en sont les enjeux académiques ? Où et comment se rencontre l’éthique en géographie et en sciences humaines et sociales ? La pratique du terrain japonais introduit-elle une dimension spécifique à l’éthique ? L’éthique est-elle un frein à l’étonnement philosophique et à la recherche en général ?
De la phase de conception de la recherche à celle de la réalisation du travail de terrain puis à l’effort d’écriture et enfin à sa restitution publique, l’éthique est devenue une dimension incontournable de la réflexivité des chercheurs et des chercheuses. La séance se propose de réfléchir collectivement aux enjeux de l’éthique dans le cas d’une recherche de terrain au Japon, à partir d’un retour d’expérience de la part de l’intervenant, en particulier concernant son étonnement, ses surprises, ses erreurs, ses choix (conscients ou non) et ses propres arbitrages – son bricolage de terrain, en somme.

Mots-clés : Terrain, méthodologie, éthique, publication, communication, sciences humaines et sociales, Japon.