Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise Umifre 19, MEAE-CNRS Séminaire doctoral
La prochaine séance du séminaire doctoral aura lieu sur Zoom, le mardi 28 septembre 2021 à 18 h heure de Tokyo (11 h heure de Paris). Nous aurons le plaisir d'écouter l'intervention de Gabrielle Laumonier, doctorante à l'Inalco sous la direction E. Lozerand.
Lors de sa communication, Gabrielle Laumonier traitera de :
« La création du budô et des premiers sports japonais (1882 - 1913) »
Je travaille sur l'histoire du sport japonais et je m'intéresse en particulier à la création du budô (que l'on peut traduire par « arts martiaux ») à l'ère Meiji. Dans le cadre de ma thèse, je souhaite montrer que le budô, loin de l'image de « tradition » qu'il véhicule, est en réalité le premier sport japonais. Je retiens la définition du sport donnée par Elias dans le contexte de modernisation des sociétés et j'utilise les 7 critères de définition du sport d'Allen Guttmann (qui sont la laïcisation, l'égalité, la quantification, l'établissement de records sportifs, la bureaucratisation, la spécialisation et la rationalisation) pour démontrer comment le budô a été conçu comme un sport à la fin du XIXe siècle. De nombreuses pratiques physiques et culturelles similaires existaient avant l'ère Meiji, telles que le jujutsu (techniques de combat à mains nues), le kenjutsu (techniques de sabre), le kyûjutsu (techniques de tir à l'arc) ou encore le suijutsu (techniques de natation) mais elles tombent en désuétude vers 1870. Certains pratiquants souhaitent pourtant préserver ces enseignements, mais il faut pour cela les adapter à une société japonaise en pleine transition qui cherche de nouveaux repères. Le premier à réussir à repenser les anciennes pratiques martiales est Kano Jigoro (1860-1938), qui crée le judo en 1882 de manière à l'adapter au nouveau système éducatif japonais. Suivant son exemple, d'anciens pratiquants de kenjutsu se réunissent en 1895 et fondent une association à Kyoto, la Dai-Nippon Butokukai, qui va appliquer et développer les méthodes initiées par Kano Jigoro à toutes les autres pratiques martiales. Le terme de « budô » est alors proposé au début des années 1900 comme terme générique et fait l'objet d'une systématisation. Lors de ma présentation, je souhaiterais montrer comment cette association a institutionnalisé le budô entre 1895 et 1905 et l'a rendu indissociable du paysage culturel japonais du début du XXe siècle.
Je me suis intéressée à ce sujet car je suis moi-même pratiquante de budô (en particulier d'aikidô et de kenjutsu).
Pour participer à cette réunion et recevoir le lien Zoom, merci d'envoyer un mail aux responsables du séminaire doctoral à l'adresse suivante :
doctorantsmfj [ajouter @] gmail.com
En espérant vous voir nombreux.
|