Delphine VOMSCHEID |
Profil : | Chercheure de l'Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise, UMIFRE 19 MEAE-CNRS Qualifications CNU : sections 15 (japonais) et 22 (histoire) Contact : Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise, 3-9-25, Ebisu, Shibuya-ku, Tokyo, 150-0013, Japon |
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Thèmes de recherche :
Architecte de formation et docteure de l’École Pratique des Hautes Études (mention « Histoire, textes et documents ») mes travaux de recherche s’inscrivent dans la discipline des Heritage Studies. Je m’intéresse aux processus de mutations, transformations et patrimonialisations de la ville et de l’architecture de l’époque d’Edo, en particulier de l’architecture militaire des anciennes villes-sous-château japonaises (jōkamachi) : les châteaux, les fortifications et l’habitat de la classe des samouraïs. Dans mes premiers travaux, j’ai révélé le rôle de l’architecture militaire de la ville de Kanazawa (ancienne jōkamachi) dans sa formation et son développement urbain, du 17e siècle jusqu’à aujourd’hui. L’analyse historique de ces espaces m’a permis dans un premier temps de comprendre leurs typo-morphologies architecturales et urbaines – intrinsèquement liée au régime féodal et au statut guerrier de l’époque d’Edo – pour ensuite mesurer leur impact sur le développement de la ville moderne (fin 19e–mi 20e siècle) puis contemporaine (mi 20e siècle–aujourd’hui). À travers le cas d’étude de Kanazawa, j’ai fait émerger la notion d’ « héritage spatial », qui rend davantage compte de la complexité de la nature de ce qui a été hérité des guerriers dans la ville contemporaine, qui ne peut se résumer à sa seule présence « patrimoniale ». En effet, l’influence de ces espaces féodaux se retrouvent aujourd’hui dans la ville davantage à travers son tissu parcellaire, son réseau viaire ou encore dans les pratiques de l’habiter que dans son patrimoine matériel bâti prémoderne. D’ailleurs, face à la faible présence de vestiges historiques, la municipalité a lancé depuis le début des années 2000 un vaste chantier (le plus grand du pays) de reconstruction du château, qui m’ont mené à interroger la question de l’héritage et du patrimoine, à travers la pratique de la (re)création et de la (re)construction. Cette thèse de doctorat a été récompensée par le prix Flora Blanchon de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, et est en cours de publication.
Projet de recherche actuel : La reconstruction des châteaux au Japon Ces vingt dernières années au Japon, les projets de reconstruction de châteaux se sont multipliés (Kanazawa, Nagoya, Matsumae, Amagasaki, etc.). Si la pratique de la reconstruction n’est pas nouvelle – elle remonterait au moins à l’époque d’Edo (1603-1868) – on observe toutefois une évolution des motivations de ces projets, qui s’éloignent de ceux politiques, idéologiques ou religieux pour se rapprocher de ceux économiques et touristiques. Leur multiplication correspond à une montée en puissance du tourisme castral que les médias ont appelé le « boom des châteaux » (oshiro būmu お城ブーム). Le succès majeur de l’exposition Oshiro EXPO2018 (お城EXPO2018) en est une illustration claire : les communes et les collectivités locales de tout le Japon souhaitent valoriser leur patrimoine castral pour promouvoir le tourisme. Lorsque celles-ci n’en possèdent pas ou plus, elles le reconstruisent pour en faire une attraction phare de leur territoire. Comment ces édifices sont-ils reconstruits ? Quels sont les matériaux et techniques employés ? Qui sont les commanditaires de ces projets ambitieux ? Quelle mémoire transmettent-ils ? Ce projet de recherche vise ainsi à analyser le processus de la reconstruction à travers une approche trans-disciplinaire principalement architecturale, mais aussi sociale, économique et politique.
Publications (sélection) : Chapitres d’ouvrages
Articles de revues à comité de lecture
Actes de colloques
Articles de revues sans comité de lecture
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