Les révoltes paysannes (ikki) dans l’histoire japonaise :réflexions sur la construction d’un objet historique et perspectives comparées
[Conférence] Pierre SOUYRI (univ. de Genève)
18 h 30 - 20 h 30 salle 601 en français
Modérateur :
Laurent NESPOULOUS (UMIFRE 19-MFJ)
Résumé :
Par deux fois, aux XVe et XVIe siècles, puis aux XVIIIe et XIXe siècles, la société japonaise connut une profonde instabilité sociale. C’était le temps des ikki, des révoltes populaires qui ont ainsi jalonné l’histoire du Japon de manière profonde. La « rébellion japonaise » met en miettes le cliché d’une supposée passivité des masses populaires devant les exigences des seigneurs ou de l’Etat. Elle renvoie à une tradition oubliée, qui s’enracine au plus profond des mentalités paysannes, de solidarité face aux puissants, de lutte contre l’injustice, de violence et de remise en cause de l’ordre.
Comment les historiens japonais se sont-ils représentés ces mouvements, quel rôle leur ont-ils fait jouer rétrospectivement ? Comment, selon l’époque, les ont-ils compris ? Sur quoi ont porté précisément leurs objets d’études ? Y a-t-il des différences radicales avec la manière dont les historiens occidentaux, français notamment, ont eux-mêmes perçu ces révoltes ? A travers les ouvrages de Katsumata Shizuo (Ikki, 1982) récemment traduit en français, et ceux de Yves-Marie Bercé (Croquants et nu-pieds, 1974) et de Jean Nicolas (La rébellion française, 2002) consacrés aux révoltes d’Ancien Régime, Pierre-François Souyri réfléchit au travail de l’historien sur des thématiques proches dans des contextes différents.
Profil :
Pierre-François Souyri est professeur à l’université de Genève, où il enseigne l’histoire du Japon, et ancien directeur français de la Maison franco-japonaise. Il a publié récemment une Nouvelle histoire du Japon (Perrin, 2010).
Organisation :
Bureau français de la MFJ
Collaboration : Société franco-japonaise des sciences historiques