Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise UMIFRE 19, MEAE-CNRS Séminaire doctoral
La prochaine séance du séminaire doctoral aura lieu le mardi 18 février 2020 de 18 h à 20 h en salle 601 de la Maison franco-japonaise.
Nous aurons le plaisir d'écouter les interventions de :
Fiona KARCZ, doctorante en Études hispaniques à Sorbonne Université (au CLEA - Civilisations et littératures d’Espagne et d’Amériques du Moyen-Âge aux Lumières) et doctorante associée à l’Institut d’Asie Orientale de l'ENS Lyon.
« Théologie de la conversion et stratégie(s) d’implantation des missionnaires ibériques dans le Japon moderne (1549-années 1640) »
Lorsque les missionnaires ibériques tentent d’évangéliser l’archipel nippon à partir de la seconde moitié du XVIe siècle, ils élaborent une offre religieuse chrétienne, censée supplanter les croyances japonaises, fondées sur un syncrétisme entre bouddhisme, animisme et confucianisme. Toutefois, les ordres mendiants — franciscains, dominicains et augustins — n’adoptent pas les mêmes stratégies d’évangélisation que les jésuites arrivés plus tôt dans l’archipel ; c’est pourquoi, au-delà de l’offre religieuse, il est indispensable d’étudier ces différentes stratégies en ce qu’elles révèlent des objectifs de ces ordres.
En tant que philologue de formation, mon intérêt pour ces contacts religieux réside également dans les textes qu’ils ont produits. En effet, les dialogues et disputes entre chrétiens et bonzes, à l’oral comme à l’écrit, me permettront de constituer un corpus — textes de doctrine chrétienne/textes anti-chrétiens — qui mettra en lumière ce qui se joue dans la confrontation entre missionnaires ibériques et bonzes japonais, en termes d’idées et de représentations, au-delà des facteurs contextuels.
Lors de cette présentation, je souhaiterais exposer mes problématiques de recherche, l’état de l’art et les objectifs que j’ai fixés pour cette première année de thèse.
Et de :
Ivanka GUILLAUME, étudiante-chercheuse en disability studies et social welfare, université métropolitaine de Tokyo.
« L’action des femmes handicapées dans le cadre des mouvements de personnes handicapées japonais à partir des années 1970 »
De l’influence du mouvement social nord-américain pour la reconnaissance des droits des personnes handicapées des années 1960 qui promeut une vision du handicap comme question politique et sociale, au Japon émerge des mouvements militants pour la reconnaissance des droits de personnes handicapées à la fin de la décennie. Ceux-ci se catalysent autour de la volonté d’agir pour l’abattement des barrières tant objectives que subjectives qui entravent les individus dans leur pleine participation à la vie en société. L’Histoire retient tout particulièrement l’action de l’association Aoi shiba no kai (association de l’herbe bleue) portée par Yokozuka Kōichi, Yokota Hiroshi, ou encore Nitta Isao, dont découle le mouvement pour la Vie autonome (jiritsu seikatsu undō) japonais.
Au cours de nos recherches, nous avons relevé que la variable du genre ayant été peu étudiée dans les études sur les mouvements de personnes handicapées, nous méconnaissons encore un certain nombre d’aspects de ceux-ci. Que peut-on extraire en savoir à partir de l’expérience spécifique des femmes handicapées actives au sein de ces groupes militants ?
Au Japon, de nombreuses femmes handicapées ont publié des ouvrages autobiographiques, offrant ainsi un aperçu de la société dans laquelle elles ont évoluées et les combats qu’elles y ont menés. Nous tâcherons ici de rendre compte de leurs actions et leurs revendications dans le cadre global du mouvement de personnes handicapées japonais.
En espérant vous voir nombreux.
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