Séminaire de méthodologie de la MFJ
29 février 2006
Jérôme LE BOIS
Résumé
La femme a, au cours de l’antiquité japonaise, un statut particulier qui diffère assez de celui qu’elle aura au cours des siècles suivants. Ce constat apparaît d’autant plus clairement si l’on s’intéresse aux princesses de la Maison impériale, lesquelles se démarquent très nettement par l’important rôle historique – aussi bien politique en ce qui concerne les impératrices régnantes et les épouses impériales que rituel dans le cas des princesses consacrées – qu’elles furent amenées à jouer aux premières heures de l’histoire japonaise.
L’objectif de notre étude sera de mener une réflexion approfondie sur la place de ces femmes dans la société de leur époque. Nous tenterons tout d’abord d’éclaircir les circonstances ayant amené des femmes à accéder à la charge traditionnellement masculine de souverain – le septième et le huitième siècles présentant en effet la singularité d’avoir vu l’avènement de six impératrices sur les huit que compte l’histoire officielle – en nous référant pour cela aux différentes sources historiques d’époque. Nous nous intéresserons en outre au détail de leurs règnes qui présentent un certain nombre de caractéristiques notables, ainsi qu’aux relations que ces dernières entretinrent avec les autres forces politiques en présence, et notamment leurs rapports avec le bouddhisme et les grandes familles de la Cour.
Nous nous pencherons également sur la question des princesses consacrées qui apparaissent au cours de la même époque, et étaient choisies parmi les princesses célibataires de la famille impériale pour se charger de la célébration des cultes au nom du souverain au moment de son avènement. Nous nous interrogerons sur les origines et la teneur véritable de cette pratique qui devint systématique à partir de l’empereur Tenmu (?-686) et se poursuivra jusqu’au quatorzième siècle.