Maison Franco-japonaise: 日仏会館 Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (Umifre 19, MEAE-CNRS)

Langue:JA / FR


Agenda

février 2024

Femmes en guerre (France, XVIe-XVIIIe siècle)


en français avec traduction simultanée
mardi 13 février 2024 / 18h - 20h
salle 601
Sylvie STEINBERG (EHESS)

Les inscriptions sont désormais closes pour cet événement

Si la figure de Jeanne d'Arc est entrée très tôt dans les annales de l'histoire de France, il reste peu de traces d'autres figures de femmes en armes. Pourtant, sous l'Ancien Régime, la guerre de siège a favorisé leur participation active à la défense des villes tandis que certaines se sont engagées clandestinement dans les armées en campagnes. Exceptionnelle et transgressive, cette présence féminine dans les guerres n'en est pas moins célébrée dans les productions culturelles savantes et populaires du temps. Au moment de la Révolution française, le projet de former des bataillons féminins et de s'engager pour défendre la nation émerge comme une revendication féministe et patriotique. Chassées de l'armée en 1793, les femmes y ont tout de même une place en tant que suiveuses et cantinières. La conférence retrace l'éventail des expériences guerrières des femmes, une histoire renouvelée récemment par de nombreux travaux historiques.

0213-Photo Steinberg.jpeg

Sylvie Steinberg est historienne, spécialiste de la France d'Ancien Régime (XVIe-XVIIIe siècle). Elle est actuellement directrice d'études à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris, et membre du Centre de Recherches historiques (CRH). Après des études en classes préparatoires et en Sorbonne, titulaire de l'Agrégation, elle s'est orientée vers l'anthropologie historique de la période moderne. Ses premières recherches ont porté sur les figures et les expériences multiples du travestissement à l'époque moderne, soutenant une thèse sur le sujet en 1999 sous la direction Jean-Louis Flandrin, promoteur de l'histoire de la sexualité en France. Celle-ci a été publiée sous le titre La Confusion des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution (Fayard, 2001) et constitue un des premiers jalons de l'histoire du genre en France. 
Sylvie Steinberg a ensuite travaillé sur de nombreux sujets relatifs à l'histoire de la famille, du genre et du corps : expérience corporelle des femmes, place des femmes dans la famille, histoire de la filiation. En 2016, elle a fait paraître un ouvrage de référence sur la filiation illégitime sous le titre : Une tache au front. La bâtardise aux xvie et xviie siècle (Albin Michel, 2016). Elle y porte une attention particulière aux processus de différenciation sociale par la naissance, le genre et l'hérédité au sein d'une société d'Ancien Régime où ces différenciations s'inscrivent dans l'organisation hiérarchique des ordres et des privilèges.
S'inscrivant dans le prolongement des recherches des années 1970 et 1980 et souhaitant les renouveler, elle a dirigé une synthèse collective sur l'histoire de la sexualité parue sous le titre : Une histoire des sexualités (PUF, 2018). Actuellement co-directrice de la principale revue d'histoire des femmes et du genre française (Clio. Femmes, Genre, Histoire), elle s'intéresse aujourd'hui à l'histoire de la violence sexuelle et a co-dirigé le numéro 52/2020 Abuser/Forcer/Violer.


Modératrice : Naoko SERIU (univ. des études étrangères de Tokyo)
Discutante : Norie TAKAZAWA (univ. Hosei)
Organisation : IFRJ-MFJ 
Soutien : Société franco-japonaise des sciences historiques, JSPS KAKENHI 18K01023 

* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.

Jardins et paysages 1

Un nouveau type de jardin japonais dans la France des années 1950 et 1960


en français sans traduction
mercredi 14 février 2024 / 18 h - 20 h
hybride : salle 601 et en ligne
Hiromi MATSUGI (univ. d’Ehimé)

Pour participer à cette conférence en présentiel, 
merci de vous inscrire en cliquant sur le bouton rouge Inscription ci-dessus.

Inscription pour participer en ligne


Un mail de confirmation vous sera envoyé après votre inscription.

Cette conférence s'intéressera aux deux jardins japonais créés en France dans les années 1950 et 1960 : le jardin de l'UNESCO à Paris, conçu par le sculpteur américain Isamu Noguchi, ainsi que le pavillon et le jardin de thé offerts par l'école de thé Urasenke au jardin Albert-Kahn à Boulogne-Billancourt. Grâce aux documents d'archives ainsi qu'aux témoignages des jardiniers qui ont participé à leurs constructions, nous retraçons l'histoire de leurs commandes reflétant la situation internationale de la guerre froide et celle de leurs conceptions marquées par une esthétique moderne. Nous verrons ainsi comment l'esthétique et la politique s'influencent mutuellement pour forger un nouveau type de jardins japonais en France, pays qui connaît le phénomène depuis la deuxième moitié du XIXe siècle.

*La conférencière résumera son exposé en japonais en fin d'intervention.

hm.jpg

Jardin de l'UNESCO à Paris. Photo : Hiromi Matsugi

Hiromi Matsugi est historienne de l'art et travaille sur la sculpture dans les espaces publics au XXe siècle en s'intéressant au rapport de celle-ci avec l'architecture et le paysage. Elle est l'auteure du livre intitumé L'art spatial d'Isamu Noguchi - design du temps de crises イサム・ノグチの空間芸術―危機の時代のデザイン (Tankôsha, 2021), qui a gagné le prix du Japanese Institute of Landscape Architecture, et coordinatrice du numéro spécial de Projets de paysage, Paysages et jardins japonais hors du Japon (à paraître en janvier 2024, avec Sylvie Brosseau et Catherine Grout).


Conférencière : Hiromi MATSUGI (univ. d'Ehimé)
Modératrice : Delphine VOMSCHEID (IFRJ-MFJ)
Organisation : IFRJ-MFJ

* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.

Jardins et paysages 2

Paysage moderne et contemporain : regards croisés entre la France et le Japon


avec traduction
jeudi 15 février 2024 / 18h - 20h
hybride : salle 601 et en ligne
Noriko AKITA (univ. de Chiba), Sonia KERAVEL (LAREP, ENSP)

Pour participer à cette conférence en présentiel, 
merci de vous inscrire en cliquant sur le bouton rouge Inscription ci-dessus.

Inscription pour participer en ligne


Un mail de confirmation vous sera envoyé après votre inscription.

Noriko AKITA
« Les liens entre la France et le Japon dans le domaine du paysage moderne »
Henri Martinet (1867-1936), diplômé de l'École nationale supérieure de paysage de Versailles, l'un des principaux architectes paysagistes français, a conçu le Shinjuku gyoen (1906), un grand parc au cœur du Japon. Par ailleurs, un élève de Hayato Fukuba, fondateur de l'architecture paysagère japonaise et influencé par Martinet, a conçu un jardin à la française pour la faculté d'horticulture de l'université de Chiba (1910), seule université nationale du Japon à disposer d'une faculté d'horticulture. Cependant, au début de l'ère moderne, les écoles allemande et française étaient les deux écoles dominantes dans le domaine des parcs et des espaces verts au Japon, et pendant longtemps, l'école allemande a également été fortement influencée par les États-Unis dans la période d'après-guerre. Près de 100 ans plus tard, en 2023, la faculté d'horticulture de l'université de Chiba et l'École nationale supérieure de paysage de Versailles ont conclu pour la première fois un accord de recherche universitaire. En outre, cette même année, l'université de Chiba a fortement encouragé les échanges dans le domaine des études paysagères entre la France et le Japon en tant que centre de recherche pour les « études internationales sur les paysages résilients ». Les attentes sont grandes, à l'avenir, pour de nouveaux échanges franco-japonais dans le domaine du paysage.

Sonia KERAVEL
« Croisements, inspirations : quelques regards de paysagistes français contemporains sur le Japon »
Cette intervention s'appuie sur les archives de l'IFLA (International Federation of Landscape Architects) et de quelques paysagistes français de la seconde moitié du XXe siècle ayant voyagé au Japon et s'interroge sur ce qui retient l'attention des professionnels du paysage lorsqu'ils visitent l'archipel nippon. Que viennent voir les paysagistes lorsqu'ils voyagent au Japon ? Qui rencontrent-ils ? Que viennent-ils apprendre ? Et comment regardent-ils ? À travers les programmes des congrès internationaux (IFLA 1964 et 1985) et les carnets de croquis et les photographies des concepteurs (Michel Corajoud, Ingrid et Michel Bourne), nous verrons comment ces voyages peuvent nourrir et enrichir la pratique des paysagistes français et ouvrir un dialogue franco-japonais toujours fécond aujourd'hui.

0215 Noriko Akita.jpg

Noriko AKITA est professeure à l'université de Chiba. Elle est titulaire d'un doctorat en ingénierie (2004, Université de Tokyo) pour ses recherches sur les systèmes de contrôle de l'utilisation des sols pour la conservation des espaces verts. Elle est membre des comités du gouvernement central sur la politique foncière et les municipalités. Elle siège par ailleurs au conseil d'administration de l'Institut japonais d'architecture paysagère et de l'Institut japonais d'urbanisme. Auteure de plusieurs ouvrages, dont Urban Services to Ecosystems-Green Infrastructure Benefits from the Landscape to the Urban Scale (Springer, 2021), elle a été chercheuse invitée du CNRS à l'ENSA-Paris Belleville en 2022-2023. 

0215 Sonia Keravel.jpg

Sonia KERAVEL est paysagiste DPLG, docteure de l'EHESS et maîtresse de conférences (HDR) en théorie et pratique du projet de paysage à l'École nationale supérieure de paysage de Versailles (ENSP). Au sein du Laboratoire de recherche en projet de paysage (LAREP), ses domaines de recherche sont la critique de projet et l'histoire du paysagisme, la spécificité de l'approche paysagère des espaces métropolitains et le rôle des représentations visuelles, notamment de la photographie, dans la pratique paysagiste.

Modératrice : Yoko MIZUMA (LAREP, ENSP)
Organisation : IFRJ-MFJ
Co-organisation : Sciencescope, Univ. de Chiba (IAAR), ENSP (LAREP)

* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.

Fanon : race, genre et existence humaine sous domination coloniale


en français avec traduction
vendredi 16 février 2024 / 18 h - 20 h
auditorium
Seloua LUSTE BOULBINA (univ. Paris-Cité)

Les inscriptions sont désormais closes pour cet événement

Frantz Fanon (1925-1961), psychiatre, penseur, essayiste. Marqué par sa vie dans les marges de l'empire colonial d'alors qu'étaient la Martinique et l'Algérie, Fanon construit sa pensée sur son expérience de la société coloniale et sur sa pratique de psychiatrie à Blida en Algérie, aux côtés de laquelle il s'était engagé pendant la guerre d'indépendance. Élève d'Aimé Césaire et auditeur des cours de Merleau-Ponty à Lyon, son œuvre est également empreinte d'une profonde fréquentation de la pensée française des années 1940 et 1950. Dès ses premiers écrits, en effet, il exploite le potentiel de l'œuvre de Sartre, lequel préfacera le dernier ouvrage du vivant de l'auteur, Les damnés de la terre (1961). En se penchant sur la pratique psychiatrique qui permet à Fanon de découvrir les comportements du sujet colonial, et en insistant sur l'importance de la parole et la voix, Seloua Luste Boulbina dont la tâche a toujours été de « décoloniser les savoirs », propose un portrait remis à jour de l'auteur qui a activement travaillé pour rompre le mutisme et redonner la voix aux colonisés. La portée critique de la pensée de Fanon fut immense et sa postérité internationale. L'onde de choc des Damnées de la terre ne tarda pas à arriver sur les rivages de l'archipel japonais où nombre d'intellectuels ont été portés par l'idée d'un sud global afro-asiatique, et ce, bien avant que Edward Saïd, Judith Butler en parlent, que Homi Bhabha le célèbre comme étant l'inspirateur des Postcolonial Studies. Le tiers-monde, que Fanon reprend à son compte, est une notion d'invention française, mais Fanon lui-même demeure une figure clivante dans son propre pays. Peut-être est-il temps de revisiter cet universaliste solitaire, alors que des facteurs démographiques, géopolitiques et de justice environnementale appellent une attention renouvelée à ce que l'on appelle désormais le Sud global. 

lb.jpeg

Seloua Luste Boulbina est philosophe, membre associé du Laboratoire du changement social et politique de l'université Paris-Cité. Elle a enseigné la théorie politique à l'Institut d'études politiques de Paris, a également été directrice du programme « La décolonisation des savoirs » au Collège international de philosophie. Née d'une mère française et d'un père algérien, elle s'intéresse à l'évolution post-coloniale d'un point de vue pluridisciplinaire. On lui doit notamment : Les miroirs vagabonds ou la décolonisation des savoirs (art, littérature, philosophie) (2018), L'Afrique et ses fantômes : écrire l'après (2015). Elle a également dirigé le recueil, Dix penseurs africains par eux-mêmes (2015). En 2022, elle publie Alger-Tokyo : des émissaires de l'anticolonialisme en Asie mettant en lumière des liens diplomatiques entre l'Algérie en guerre et l'Asie, ainsi qu'une solidarité autour de l'affirmation d'un sud global afro-asiatique.

Satoshi UKAI
Professeur émérite à l'université Hitotsubashi, s'intéresse à la littérature et à la pensée françaises de la seconde moitié du XXe siècle. L'axe de ses recherches est constitué par Jean Genêt et Jacques Derrida qui ont tous les deux une profonde attache avec les anciennes colonies françaises, en particulier avec le Maghreb. Il a publié entre autres (en japonais): Tant de déserts, tant de nuits : deuil et critique au temps des désastres (2023), Sous le regard des animaux : interroger les frontières entre espèces et cultures (2022), Tombeau de Jacky Derrida (2014). On lui doit également de nombreuses traductions de Genêt et de Derrida.

 

Nao SAWADA
Professeur de philosophie et de littérature françaises à l'université Rikkyo, s'intéresse à la pensée et à la littérature françaises du XXe siècle, avec un accent particulier sur Jean-Paul Sartre et Jean-Luc Nancy. Son intérêt porte également sur les littératures francophones du Maghreb et des Caraïbes. Il a publié entre autres (en japonais) : Les prismes de Sartre : traité de la littérature et de la pensée françaises du XXe siècle (2019), Lecture de Sartre (2015), Jean-Luc Nancy : étude sur le partage (2013). On lui doit également de nombreuses traductions de Sartre, de Nancy ou de Philippe Forest.

Conférencière : Seloua LUSTE BOULBINA (univ. Paris-Cité)
Discutant : Satoshi UKAI (univ. Hitotsubashi)
Modérateur : Nao SAWADA (univ. Rikkyo, Fondation MFJ)
Organisation : IFRJ-MFJ, Comité d'invitation Seloua Luste Boulbina
Coopération : Fondation Maison franco-japonaise, JSPS Kakenhi (B) 20H04419

* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.

Jardins et paysages 3 - Les rendez-vous du japonisme à la MFJ 2024

Des estampes aux jardins : quand les regards des paysagistes japonais croisent ceux des paysagistes français


en français sans traduction
lundi 19 février 2024 / 18h - 20h
hybride : salle 601 et en ligne
Yoko MIZUMA (LAREP, ENSP)
Pour participer à cette conférence en présentiel, 
merci de vous inscrire en cliquant sur le bouton rouge Inscription ci-dessus.
Inscription pour participer en ligne


Un mail de confirmation vous sera envoyé après votre inscription.

Au tournant du XXe siècle, le japonisme se décline en France dans la plupart des domaines artistiques, dont l'art de l'aménagement des jardins. Les expositions universelles de Paris ont été de belles occasions pour les jardiniers-paysagistes français de découvrir les jardins du Japon, qui avaient aiguisé leur curiosité. Certains tentèrent de réaliser des jardins japonais, suite aux commandes que leur faisaient de riches propriétaires. Plusieurs jardins japonais ou japonisants furent, ainsi, réalisés pour des propriétaires fortunés, comme Robert de Montesquiou, la Comtesse Greffulhe, Hugues Krafft, Albert Kahn, Edmond Rothschild, James de Kerjégu, Ephrussi de Rothschild, Eugène Bergère, la Marquise de Ganay, pour ne citer qu'eux. Le nombre de jardins réalisés n'est pas encore formellement établi à ce jour.
À la même époque, au Japon, se produisait un phénomène similaire au japonisme français, mais en quelque sorte « inversé », le style occidental. L'art des jardins et du paysage furent également concernés, les styles ayant évolué sous l'influence des pratiques venues d'Occident. Certains parcs et jardins réalisés à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle montrent ce que l'on pourrait appeler une conception formelle hybride, à la fois occidentale et japonaise. Parmi de nombreux exemples, le jardin impérial de Shinjuku Gyoen (1906), à Tokyo, est d'une conception nettement influencée par l'école française du paysage du Second Empire. C'était aussi le véritable premier projet franco-japonais dans l'art des jardins. Ces réalisations, tant en France qu'au Japon, sont les fruits non seulement du désir des jardiniers-paysagistes d'appropriation d'un art de jardin nouveau venu de l'étranger, à l'aide de traités et d'ouvrages illustrés importés, mais aussi des réels échanges qui ont eu lieu entre eux sur le terrain.
Cette intervention invite à (re)découvrir les influences réciproques franco-japonaises dans l'art des jardins en début du XXe siècle, tout en mettant l'accent sur les croisements des regards des paysagistes sur le terrain au début du XXe siècle.

*La conférencière résumera son exposé en japonais en fin d'intervention.

0219 Yoko Mizuma.jpg

Yoko MIZUMA est agrégée de sylviculture (2001, université de Ryukyu), de paysage (2010, École nationale supérieure de paysage à Versailles), et docteure en science du paysage (2017, École nationale supérieure de paysage à Versailles). Chercheuse associée au Laboratoire de recherche en projet de paysage (LAREP) et ingénieure d'étude du projet de recherche « Inventer le Grand Paris », elle réalise des travaux sur les sujets concernant le paysage, à diverses échelles, celle du jardin, de l'espace urbain et celle du territoire, tout en mettant en lumière le croisement des différentes cultures, notamment franco-japonaise et l'interdisciplinarité.

Modérateurs : Gilles MASTALSKI (CRCAO, LFI Tokyo), Sonia KERAVEL (LAREP, ENSP)
Organisation : IFRJ-MFJ
Co-organisation : Sciencescope, LFI Tokyo, univ. de Chiba (IAAR), ENSP (LAREP)

* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.

Lunch Seminar on Japanese Economy and Society

Banking on Japan: why a sustainable future holds rich opportunities


en anglais sans traduction
mardi 20 février 2024 / 12:30 - 14:00
room 601 & online
Bruno GAUSSORGUES (Representative Director, Group Country Head of Société Générale Japan)

To join us on site,
please sign up using the Inscription button above.

This lecture will be simultaneously streamed on Zoom.

Registration to attend online (Zoom)

After registering, you will receive a confirmation email
containing information about joining the webinar.

Photo_Bruno.jpg
Speaker: Bruno Gaussorgues (Representative Director, Group Country Head of Société Générale Japan)

Japan committed at the end of 2020 to net zero emissions by 2050. However, the country’s energy situation is extremely complex. It has the worst energy efficiency rate among major OECD countries, relies heavily on fossil fuels for power production, and enjoys no electricity interconnections with other countries. Additionally, there are few suitable sites in Japan for renewable energy production, while public opposition to nuclear power is considerable following the Fukushima nuclear disaster. To tackle these hurdles and achieve the 2050 net zero objective, the government has set-up a comprehensive and ambitious energy transition policy framework. Named the Green Transformation (GX), this set of policies aims to explore all dimensions of the energy transition, from electricity production and energy savings, to mobility. Société Générale looks ahead to the next phase of economic development in Japan based upon the nation’s track record in advanced engineering, its well-established financial markets and cohesive decarbonization policies. Bruno Gaussorgues, Group Country Head of Société Générale Japan, will share insights on Japan’s energy transition.

Bruno Gaussorgues joined Société Générale in 2010 as Market Risk Assessor. In 2012, he became Co-Head (until 2015) and then Head of Risk on Capital Market activities.
In September 2021, he was appointed as Representative Director and Group Country Head of Société Générale Securities Japan Limited and he was appointed as Branch Manager and Group Country Head of Société Générale, Tokyo Branch in December.
Before joining Société Générale, Bruno was Global Head of Market Risk for Natixis, Global Risk Manager for Gaselys (Gaz de France), and held several senior positions in market risk on Capital Market activities in Paris and London for Crédit Lyonnais and Crédit Agricole.

Moderator: Raphaël Languillon-Aussel (FRIJ-MFJ)
Organization: FRIJ-MFJ
Co-organization: CCI France Japon
Support: French Embassy in Japan

* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.

Conférence du lauréat du Prix Shibusawa-Claudel (volet français), 39e édition

Routes maritimes et techniques de navigation des pirates japonais – seconde moitié du XIVe – première moitié du XVe siècle


en français avec traduction simultanée
lundi 26 février 2024 / 18 h - 20 h
auditorium
Damien PELADAN (univ. Bordeaux Montaigne)

Entre 1350 et 1450, la mer de Chine orientale fut ébranlée par l'essor rapide d'une piraterie émanant de l'archipel japonais, connue dans l'historiographie japonaise sous le nom de wakō 倭寇, et qui à son apogée était en mesure de rassembler des centaines de navires pour se lancer à l'assaut des côtes coréennes et chinoises. Si ce phénomène historique a concentré un grand nombre d'études, celles-ci ont souvent tendance à déconnecter cette piraterie de l'élément maritime auquel elle est pourtant intimement liée. Il faut dire que les pirates n'ayant pas eux-mêmes laissé d'écrits, rares sont les sources nous permettant de lever le voile sur leur activité à la mer, avant de toucher terre.

Tirée de nos travaux de thèse, cette conférence portera un éclairage sur les techniques de navigation employées par ces pirates, en partant des pratiques générales employées par tous les marins de l'Asie orientale des xie - xve siècles (utilisation des vents et des courants, routes maritimes, technologies nautiques, etc.), pour ensuite distinguer les pratiques plus spécifiques aux flottes pirates. Nous aborderons les routes de navigation suivies, l'utilisation des vents et courants, les saisons de la piraterie, les difficultés propres à la navigation en groupe, mais aussi les navires employés par ces flottes. Nous verrons également comment tous ces aspects ont évolué au fil des décennies, et comment cette piraterie s'est peu à peu adaptée de manière empirique aux conditions particulières de la mer de Chine orientale.

IMG_1575.jpg

Damien Peladan est historien, spécialiste d'Histoire maritime de l'Asie orientale. Sa thèse, intitulée "Le temps de la grande piraterie japonaise : Transformation des circulations maritimes en mer de Chine orientale, 1350-1419", soutenue à l'Université Paris Cité en janvier 2021, traite du phénomène de piraterie émanant de l'archipel japonais qui a déferlé sur les littoraux coréens et chinois aux xive et xve siècles. Analysant le phénomène sous une pluralité de perspectives (politique, diplomatique, économique, technologique, etc.), ses travaux visent à comprendre dans quelle mesure la configuration des échanges et circulations en mer de Chine orientale a été profondément redéfinie par cette piraterie. Depuis septembre 2021, il occupe les fonctions de maître de conférences au département d'études coréennes de l'université Bordeaux Montaigne.

Conférencier : Damien PELADAN (univ. Bordeaux Montaigne)
Modérateur : Thomas GARCIN (IFRJ-MFJ)
Organisation : IFRJ-MFJ
Partenaires : Shibusawa Eiichi Memorial Foundation, univ. Teikyō
Coopération : Fondation MFJ, Fondation France-Japon de l'École des hautes études en sciences sociales
Parrainage : Ambassade de France au Japon, Journal Yomiuri

* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.

Séminaire doctoral

Le mécanisme du shinsho japonais en évolution – réflexion à travers l’histoire et le processus de fabrication


en français sans traduction
mardi 27 février 2024 / 18 h - 20 h
hybride : salle 601 & en ligne
Mai ONO (univ. Paris Cité)

*Après inscription, pour les participants en distanciel, un lien Zoom vous sera envoyé avant la séance.

Cette thèse s'intéresse à la façon dont est produit et fonctionne le shinsho, ainsi qu'aux acteurs qui y sont impliqués. Il s'agit d'abord de d'expliciter l'histoire du shinsho depuis 1938 à travers le prisme du « kyōyō », un concept de culture générale. Ensuite, je tenterai de décrire et d'expliquer le fonctionnement du shinsho. Si, aujourd'hui, le shinsho est assez légitime pour être utilisé dans les examens d'entrée à l'université ou, tout simplement, pour se faire appeler comme « shinsho de kyōyō », on suppose qu'il existe un mécanisme qui permet de garder cette légitimité auprès du (grand) public. La structure de ce mécanisme serait à chercher, premièrement, dans le concept largement accepté par la société de « kyōyō », deuxièmement dans le tirage relativement élevé par rapport aux livres académiques et, enfin, dans les efforts des différents acteurs pour rendre les textes « compréhensibles ». Ces éléments propres à son fonctionnement sont décrits par Roger Chartier comme « l'universalisation du particulier », « la publication du secret » et « la "fictionnalisation" du discours » (Chartier, 2000). L'objectif de la présentation serait donc de montrer ce mécanisme, comment celui-ci est construit dans le milieu du shinsho contemporain, et comment il est en train d'évoluer.

0227 Mai ONO.jpeg

Titulaire d'un Master en sciences sociales de l'université de Hitotsubashi au Japon, Mai ONO prépare actuellement une thèse intitulée La culture pour tout public au XXe siècle : une étude de l'édition japonaise et du format« shinsho » sous la direction de Cécile SAKAI, professeure émérite à l'université Paris Cité et de Florent Champy au CNRS. Depuis 2021, elle réside au Japon afin de mener son travail de terrain et de recherches en archives.

Modérateur : Pierre-Jean COLAS (Inalco)
Organisation : IFRJ-MFJ 

* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.

Care et travail de care : nouvelles questions au Japon et en France


avec traduction simultanée
mercredi 28 février 2024 / 18h - 20h
auditorium
Sandra LAUGIER (univ. Paris 1, ISJPS), Yayo OKANO (univ. Doshisha)

Sandra LAUGIER « Care, invisibilité, vulnérabilité »
L'éthique du care, en proposant de valoriser des valeurs morales d'abord identifiées comme féminines le soin, l'attention à autrui, la sollicitude a contribué à modifier une conception dominante de l'éthique. Elle a introduit des enjeux éthiques dans le politique, et placé la vulnérabilité au cœur de la morale. À contre-courant de l'idéal d'autonomie qui anime les théories morales dominantes, le care rappelle que nous avons tous besoin d'autres pour satisfaire nos besoins et vivre au quotidien comme dans la catastrophe. L'éthique du care, depuis son introduction en morale, s'est ainsi révélée plus largement un projet de société. La fragmentation du care rend invisibles les fondements réels, dans le travail d'autrui, de l'autonomie morale et politique.

Design sans titre.png

Sandra Laugier est professeure de philosophie à l'université Paris 1 Panthéon Sorbonne et membre de l'IUF. Elle est Principal Investigator du programme ERC Advanced Grant DEMOSERIES. Auteure de nombreux ouvrages en philosophie du langage et en philosophie morale, elle a récemment publié : Nos vies en séries (Climats, 2019), Les séries, laboratoire d'éveil politique (CNRS Éditions, 2023),TV-Philosophy (University of Exeter Press).



Yayo OKANO « Care, environnement, sécurité »
Le care est en général considéré comme une activité qui se déroule dans une relation harmonieuse, chaleureuse et intime. Cependant, la première fois que j'ai rencontré l'éthique du care, c'était alors que je faisais des recherches sur la question des « femmes de réconfort » dans l'armée japonaise.
Le care, c'est aussi se concentrer sur ceux qui ont été blessés par une violence écrasante et insensée.
Le Japon se trouve dans un environnement extrêmement fragile où tous ceux qui y vivent peuvent être soudainement engloutis par les catastrophes naturelles : le typhon qui frappe l'archipel chaque année ou le séisme dans la péninsule de Noto du jour de l'an 2024 nous en ont fait prendre une fois de plus conscience.
D'autre part, nous avons connu le manque de care public tels que les soins médicaux au milieu de la pandémie, mais comme s'il l'avait déjà oublié, le gouvernement japonais tente de doubler son armée et de devenir la troisième puissance militaire du monde. Du point de vue de l'éthique du care, j'essaierai de réflechir avec le public comment nous pouvons trancher les problèmes actuels d'environnement et de sécurité au Japon.

0228 Okano.jpg

Yayo Okano est membre du corps professoral de la Graduate School of Global Studies de l'université Doshisha, Okano Yayo est spécialiste de l'histoire de la pensée politique occidentale et de la théorie féministe.
Principales publications : Ethique du care : pensée politique féministe (Iwanami Shinsho, 2024), Qui prend le soin ? Vers une nouvelle forme de démocratie (Hakutaku-sha, 2020), Résister à la guerre : éthique du care et concept de paix (Iwanami shoten, 2015), Politique du féminisme : éthique du care pour une société mondiale (Misuzu Shobo, 2012). Ouvrages collectifs : Kazue Muta, Satomi Maruyama et Yayo Okano, Les femmes donnant naissance et élevant des enfants : créer des familles grâce au don de sperme (Hakutaku-sha, 2021), Tetsuya Takahashi, Yayo Okano, La politique de la Constitution : Dialogue entre philosophes et politologues (Hakutakusha, 2010). Quelques livres traduits : The Care Manifesto, The Politics of interdependence (Otsuki Shoten, 2021), Iris Young Responsibility for Justice (Iwanami Bunko, 2022), Eva Feder Kittay. Love's Labor: Essays on Women, Equality, and Dependency (Hakutaku-sha, 2023).

Modératrice : Sophie HOUDART (IFRJ-MFJ)
Organisation : IFRJ-MFJ

* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.

« précédent suite »

Agenda du Bureau Français > février 2024