mardi 13 février 2024 / 18h - 20h | |
salle 601 | |
Sylvie STEINBERG (EHESS) |
Les inscriptions sont désormais closes pour cet événement Si la figure de Jeanne d'Arc est entrée très tôt dans les annales de l'histoire de France, il reste peu de traces d'autres figures de femmes en armes. Pourtant, sous l'Ancien Régime, la guerre de siège a favorisé leur participation active à la défense des villes tandis que certaines se sont engagées clandestinement dans les armées en campagnes. Exceptionnelle et transgressive, cette présence féminine dans les guerres n'en est pas moins célébrée dans les productions culturelles savantes et populaires du temps. Au moment de la Révolution française, le projet de former des bataillons féminins et de s'engager pour défendre la nation émerge comme une revendication féministe et patriotique. Chassées de l'armée en 1793, les femmes y ont tout de même une place en tant que suiveuses et cantinières. La conférence retrace l'éventail des expériences guerrières des femmes, une histoire renouvelée récemment par de nombreux travaux historiques. Sylvie Steinberg est historienne, spécialiste de la France d'Ancien Régime (XVIe-XVIIIe siècle). Elle est actuellement directrice d'études à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris, et membre du Centre de Recherches historiques (CRH). Après des études en classes préparatoires et en Sorbonne, titulaire de l'Agrégation, elle s'est orientée vers l'anthropologie historique de la période moderne. Ses premières recherches ont porté sur les figures et les expériences multiples du travestissement à l'époque moderne, soutenant une thèse sur le sujet en 1999 sous la direction Jean-Louis Flandrin, promoteur de l'histoire de la sexualité en France. Celle-ci a été publiée sous le titre La Confusion des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution (Fayard, 2001) et constitue un des premiers jalons de l'histoire du genre en France. Modératrice : Naoko SERIU (univ. des études étrangères de Tokyo) |
* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.
mercredi 14 février 2024 / 18 h - 20 h | |
hybride : salle 601 et en ligne | |
Hiromi MATSUGI (univ. d’Ehimé) |
Pour participer à cette conférence en présentiel,
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* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.
jeudi 15 février 2024 / 18h - 20h | |
hybride : salle 601 et en ligne | |
Noriko AKITA (univ. de Chiba), Sonia KERAVEL (LAREP, ENSP) |
Pour participer à cette conférence en présentiel,
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* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.
vendredi 16 février 2024 / 18 h - 20 h | |
auditorium | |
Seloua LUSTE BOULBINA (univ. Paris-Cité) |
Les inscriptions sont désormais closes pour cet événement Frantz Fanon (1925-1961), psychiatre, penseur, essayiste. Marqué par sa vie dans les marges de l'empire colonial d'alors qu'étaient la Martinique et l'Algérie, Fanon construit sa pensée sur son expérience de la société coloniale et sur sa pratique de psychiatrie à Blida en Algérie, aux côtés de laquelle il s'était engagé pendant la guerre d'indépendance. Élève d'Aimé Césaire et auditeur des cours de Merleau-Ponty à Lyon, son œuvre est également empreinte d'une profonde fréquentation de la pensée française des années 1940 et 1950. Dès ses premiers écrits, en effet, il exploite le potentiel de l'œuvre de Sartre, lequel préfacera le dernier ouvrage du vivant de l'auteur, Les damnés de la terre (1961). En se penchant sur la pratique psychiatrique qui permet à Fanon de découvrir les comportements du sujet colonial, et en insistant sur l'importance de la parole et la voix, Seloua Luste Boulbina dont la tâche a toujours été de « décoloniser les savoirs », propose un portrait remis à jour de l'auteur qui a activement travaillé pour rompre le mutisme et redonner la voix aux colonisés. La portée critique de la pensée de Fanon fut immense et sa postérité internationale. L'onde de choc des Damnées de la terre ne tarda pas à arriver sur les rivages de l'archipel japonais où nombre d'intellectuels ont été portés par l'idée d'un sud global afro-asiatique, et ce, bien avant que Edward Saïd, Judith Butler en parlent, que Homi Bhabha le célèbre comme étant l'inspirateur des Postcolonial Studies. Le tiers-monde, que Fanon reprend à son compte, est une notion d'invention française, mais Fanon lui-même demeure une figure clivante dans son propre pays. Peut-être est-il temps de revisiter cet universaliste solitaire, alors que des facteurs démographiques, géopolitiques et de justice environnementale appellent une attention renouvelée à ce que l'on appelle désormais le Sud global. Seloua Luste Boulbina est philosophe, membre associé du Laboratoire du changement social et politique de l'université Paris-Cité. Elle a enseigné la théorie politique à l'Institut d'études politiques de Paris, a également été directrice du programme « La décolonisation des savoirs » au Collège international de philosophie. Née d'une mère française et d'un père algérien, elle s'intéresse à l'évolution post-coloniale d'un point de vue pluridisciplinaire. On lui doit notamment : Les miroirs vagabonds ou la décolonisation des savoirs (art, littérature, philosophie) (2018), L'Afrique et ses fantômes : écrire l'après (2015). Elle a également dirigé le recueil, Dix penseurs africains par eux-mêmes (2015). En 2022, elle publie Alger-Tokyo : des émissaires de l'anticolonialisme en Asie mettant en lumière des liens diplomatiques entre l'Algérie en guerre et l'Asie, ainsi qu'une solidarité autour de l'affirmation d'un sud global afro-asiatique. Satoshi UKAI
Nao SAWADA Conférencière : Seloua LUSTE BOULBINA (univ. Paris-Cité) |
* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.
lundi 19 février 2024 / 18h - 20h | |
hybride : salle 601 et en ligne | |
Yoko MIZUMA (LAREP, ENSP) |
Pour participer à cette conférence en présentiel,
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* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.
mardi 20 février 2024 / 12:30 - 14:00 | |
room 601 & online | |
Bruno GAUSSORGUES (Representative Director, Group Country Head of Société Générale Japan) |
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* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.
lundi 26 février 2024 / 18 h - 20 h | |
auditorium | |
Damien PELADAN (univ. Bordeaux Montaigne) |
Entre 1350 et 1450, la mer de Chine orientale fut ébranlée par l'essor rapide d'une piraterie émanant de l'archipel japonais, connue dans l'historiographie japonaise sous le nom de wakō 倭寇, et qui à son apogée était en mesure de rassembler des centaines de navires pour se lancer à l'assaut des côtes coréennes et chinoises. Si ce phénomène historique a concentré un grand nombre d'études, celles-ci ont souvent tendance à déconnecter cette piraterie de l'élément maritime auquel elle est pourtant intimement liée. Il faut dire que les pirates n'ayant pas eux-mêmes laissé d'écrits, rares sont les sources nous permettant de lever le voile sur leur activité à la mer, avant de toucher terre. Tirée de nos travaux de thèse, cette conférence portera un éclairage sur les techniques de navigation employées par ces pirates, en partant des pratiques générales employées par tous les marins de l'Asie orientale des xie - xve siècles (utilisation des vents et des courants, routes maritimes, technologies nautiques, etc.), pour ensuite distinguer les pratiques plus spécifiques aux flottes pirates. Nous aborderons les routes de navigation suivies, l'utilisation des vents et courants, les saisons de la piraterie, les difficultés propres à la navigation en groupe, mais aussi les navires employés par ces flottes. Nous verrons également comment tous ces aspects ont évolué au fil des décennies, et comment cette piraterie s'est peu à peu adaptée de manière empirique aux conditions particulières de la mer de Chine orientale. Damien Peladan est historien, spécialiste d'Histoire maritime de l'Asie orientale. Sa thèse, intitulée "Le temps de la grande piraterie japonaise : Transformation des circulations maritimes en mer de Chine orientale, 1350-1419", soutenue à l'Université Paris Cité en janvier 2021, traite du phénomène de piraterie émanant de l'archipel japonais qui a déferlé sur les littoraux coréens et chinois aux xive et xve siècles. Analysant le phénomène sous une pluralité de perspectives (politique, diplomatique, économique, technologique, etc.), ses travaux visent à comprendre dans quelle mesure la configuration des échanges et circulations en mer de Chine orientale a été profondément redéfinie par cette piraterie. Depuis septembre 2021, il occupe les fonctions de maître de conférences au département d'études coréennes de l'université Bordeaux Montaigne. Conférencier : Damien PELADAN (univ. Bordeaux Montaigne) |
* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.
mardi 27 février 2024 / 18 h - 20 h | |
hybride : salle 601 & en ligne | |
Mai ONO (univ. Paris Cité) |
*Après inscription, pour les participants en distanciel, un lien Zoom vous sera envoyé avant la séance. Cette thèse s'intéresse à la façon dont est produit et fonctionne le shinsho, ainsi qu'aux acteurs qui y sont impliqués. Il s'agit d'abord de d'expliciter l'histoire du shinsho depuis 1938 à travers le prisme du « kyōyō », un concept de culture générale. Ensuite, je tenterai de décrire et d'expliquer le fonctionnement du shinsho. Si, aujourd'hui, le shinsho est assez légitime pour être utilisé dans les examens d'entrée à l'université ou, tout simplement, pour se faire appeler comme « shinsho de kyōyō », on suppose qu'il existe un mécanisme qui permet de garder cette légitimité auprès du (grand) public. La structure de ce mécanisme serait à chercher, premièrement, dans le concept largement accepté par la société de « kyōyō », deuxièmement dans le tirage relativement élevé par rapport aux livres académiques et, enfin, dans les efforts des différents acteurs pour rendre les textes « compréhensibles ». Ces éléments propres à son fonctionnement sont décrits par Roger Chartier comme « l'universalisation du particulier », « la publication du secret » et « la "fictionnalisation" du discours » (Chartier, 2000). L'objectif de la présentation serait donc de montrer ce mécanisme, comment celui-ci est construit dans le milieu du shinsho contemporain, et comment il est en train d'évoluer. Titulaire d'un Master en sciences sociales de l'université de Hitotsubashi au Japon, Mai ONO prépare actuellement une thèse intitulée La culture pour tout public au XXe siècle : une étude de l'édition japonaise et du format« shinsho » sous la direction de Cécile SAKAI, professeure émérite à l'université Paris Cité et de Florent Champy au CNRS. Depuis 2021, elle réside au Japon afin de mener son travail de terrain et de recherches en archives. Modérateur : Pierre-Jean COLAS (Inalco) |
* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.
mercredi 28 février 2024 / 18h - 20h | |
auditorium | |
Sandra LAUGIER (univ. Paris 1, ISJPS), Yayo OKANO (univ. Doshisha) |
Sandra LAUGIER « Care, invisibilité, vulnérabilité » Sandra Laugier est professeure de philosophie à l'université Paris 1 Panthéon Sorbonne et membre de l'IUF. Elle est Principal Investigator du programme ERC Advanced Grant DEMOSERIES. Auteure de nombreux ouvrages en philosophie du langage et en philosophie morale, elle a récemment publié : Nos vies en séries (Climats, 2019), Les séries, laboratoire d'éveil politique (CNRS Éditions, 2023),TV-Philosophy (University of Exeter Press). Yayo OKANO « Care, environnement, sécurité » Yayo Okano est membre du corps professoral de la Graduate School of Global Studies de l'université Doshisha, Okano Yayo est spécialiste de l'histoire de la pensée politique occidentale et de la théorie féministe. Modératrice : Sophie HOUDART (IFRJ-MFJ) |
* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.
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