Maison Franco-japonaise: 日仏会館 Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (Umifre 19, MEAE-CNRS)

Langue:JA / FR


Agenda

octobre 2021

Paix et humanitarisme : petite histoire sociologique de ces concepts


en français avec traduction simultanée
jeudi 14 octobre 2021 / 18 h - 20 h
En ligne
Gilles Campagnolo (IFRJ-MFJ)

Cette conférence se tiendra sur la plateforme Zoom.


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Pour plus d'informations sur les modalités d'adhésion, veuillez consulter : https://support.zoom.us/hc/fr/articles/115004954946-Rejoindre-et-participer-%C3%A0-un-webinaire-participant-

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Conception de la paix et conception de l’humanitaire (ou « humanitarisme ») sont irréductiblement liées, depuis la fondation de la première organisation d'action humanitaire internationale moderne, la Croix Rouge, jusqu'à nos jours. Ce qui menace une conception explique les dangers que rencontre l’autre. S’il n’y avait que la paix, l’humanitaire serait encore utile (contre les catastrophes naturelles auxquelles sa fonction s’est étendue récemment), mais c’est parce qu’il n’y a pas que la paix que le mouvement humanitaire est né et qu'il a trouvé sa raison d’être : c’est ce que l’on présentera ici en soulignant les périls auxquels il est aujourd’hui confronté. Cette présentation explorera les fondements philosophiques autant que sociologiques, les enjeux et l'impact de l'humanitaire et de la paix en mettant en évidence la relation entre les deux concepts, encore rappelée à tous par l’attribution l’an passé (2020) du Prix Nobel de la Paix au Programme Alimentaire Mondial, qui soigne les hommes en les nourrissant, premier besoin s’il en est (après 1999 à « Médecins Sans Frontière » notamment). On retracera à grands traits une perspective historique pour souligner les enjeux contemporains présentés dans l'exposition dans le cadre de laquelle s'inscrit cette conférence.

Modérateur : Bernard Thomann (IFRJ-MFJ)
Organisation : IFRJ-MFJ



Conférence tenue dans le cadre de l'Exposition « Les principes humanitaires ici et maintenant» dans la galerie de la Maison franco-japonaise du 2 au 16 octobre, de 13 h à 18 h

et à Ebisu garden place du 2 au 31 octobre (en extérieur).

Voir le site de l'exposition pour plus d'informations : https://here-and-now.jp/en/ (en anglais) et https://here-and-now.jp/ (en japonais).

Organisation : IFRJ-MFJ, Ambassade de Suisse au Japon, Comité international de la Croix Rouge, UNHCR
Coopération : SAPPORO REAL ESTATE CO.,LTD., Tokyo Photographic Art Museum, Japanese Red Cross Society
Curation et design : so+ba design tokyo/zurich



* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.

60 ans de coopération franco-japonaise en océanographie

[ Colloque ]

avec traduction
mercredi 20 octobre 2021 / 13 h - 17 h 20
En ligne
Hubert-Jean CECCALDI, Patrick PROUZET, Yves HENOCQUE, Jean-Claude DAUVIN, TANAKA Yūji, TAKAYANAGI Kazufumi, KOIKE Yasuyuki, TOTANI Gen

Cette conférence se tiendra sur la plateforme Zoom.


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Partie 1 : Histoire des échanges franco-japonais en océanographie
Partie 2 : Célébration du 60e anniversaire de la Société franco-japonaise d'Océanographie du Japon



La Société franco-japonaise d’Océanographie du Japon, fondée en 1960, fête ses 60 ans en 2020. Pour marquer cette étape, nous avons voulu revenir sur le type d'échanges qui ont eu lieu entre la France et le Japon, et envisager les échanges futurs dans le domaine de l'océanographie et de la pêche.

Dans une première partie, nous allons d'abord rappeler l'historique des échanges entre le Japon et la France dans le domaine de l'océanographie. Le moment pionnier des échanges franco-japonais d'après-guerre dans ce domaine a été la visite au Japon, en 1958, du submersible français de recherche en eaux profondes FNRS3 (appelé le bathyscaphe), à bord duquel se trouvaient les scientifiques japonais, y compris le professeur Tadayoshi Sasaki, de l'université des pêcheries de Tokyo, qui a réussi à plonger avec l’équipage français. Au milieu des années 1960, suite à la mort d'un grand nombre d'huîtres en France, le professeur Takeo Imai de l'université du Tōhoku, membre de la Société franco-japonaise d'Océanographie du Japon, et d'autres personnes ont travaillé sur la quarantaine pour l'exportation de jeunes huîtres (appelé le naissain) du Sanriku. Ainsi, le naissain d'huître japonais a sauvé l'industrie ostréicole française. En juillet 1974, les gouvernements japonais et français ont signé un accord franco-japonais sur la science et la technologie, dans le cadre duquel un groupe d'experts franco-japonais sur le développement marin a été créé. Les gouvernements français et japonais le convoquent à tour de rôle tous les deux ans environ, et il continue à promouvoir la recherche dans les domaine de l’océanographie et des sciences de la pêcherie entre le Japon et la France. Le compte-rendu de cette réunion servira à faire le point sur les échanges dans ces domaines entre la France et le Japon. Par ailleurs, un dialogue maritime a été initié entre les gouvernements français et japonais, et le premier dialogue franco-japonais a eu lieu à Nouméa le 20 septembre 2019. Grâce aux efforts d'Yves Henocque, membre de la Société franco-japonaise d’Océanographie de la France et d'autres personnes, il a été décidé de réaliser une étude des monts sous-marins autour de la Nouvelle-Calédonie, sur la base d'un protocole d'accord entre l'Agence japonaise pour les sciences et technologies marines et terrestres (JAMSTEC) et l'Institut français pour le développement des océans (IFREMER). En outre, les deux sociétés franco-japonaise d’Océanographie préparent un projet « Nature et Culture » qui vise à réunir la sagesse et les compétences des deux pays pour parvenir à un développement durable de la mer. Dans la première partie, nous allons réfléchir à ces questions et discuter de la coopération future.

La deuxième partie vise à réfléchir à la contribution de la Société franco-japonaise d'Océanographie du Japon aux échanges franco-japonais en océanographie résumés dans la première partie. Nous souhaitons présenter les messages des organisations académiques concernées sur les 60 ans de travail de la Société franco-japonaise d'Océanographie du Japon et remercier ceux qui ont contribué à la coopération franco-japonaise dans le domaine de l'océanographie.

Le colloque devait initialement avoir lieu en octobre 2020, mais a été reporté à 2021 en raison des restrictions imposées à la circulation des personnes entre la France et le Japon à la suite de la catastrophe de la pandémie du Coronavirus. Dans cette situation, nous avons décidé d'organiser ce colloque, bien qu'il s'agisse du 60e anniversaire plus un an, en utilisant Internet, car nous avons maintenant un système en place à la Maison Franco-Japonaise qui permet aux chercheurs français de participer au colloque.

Cliquer ici pour voir le programme.


Conférenciers : Hubert-Jean CECCALDI (Société franco-japonaise d’Océanographie France), Patrick PROUZET (Société franco-japonaise d’Océanographie France), Yves HENOCQUE (Société franco-japonaise d’Océanographie France), Jean-Claude DUVIN (univ. de Caen Normandie), TANAKA Yūji (univ. des sciences et technologies marines de Tokyo), TAKAYANAGI Kazufumi (Sanyo Techno Marine Co., Ltd.), KOIKE Yasuyuki (Société franco-japonaise d’Océanographie du Japon), TOTANI Gen (Ministère de l’éducation, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie du Japon)

Modérateur : Komatsu Teruhisa (Société franco-japonaise d'Océanographie du Japon)

Organisation : Société franco-japonaise d'Océanographie du Japon, Société franco-japonaise d'Océanographie France, IFRJ-MFJ

Co-organisation : Fondation Maison franco-japonaise

Parrainage : Service pour la Science et la Technologie, Ambassade de France au Japon, The Japanese Society of Fisheries Science, Japanese Society of Fisheries Oceanography, Ministry of Education, Culture, Sports, Science and Technology-Japan, Japan Agency for Marine-Earth Science and Technology, The Oceanographic Society of Japan

* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.

Le commerce international après la crise de la Covid-19


avec traduction
vendredi 22 octobre 2021 / 18 h - 20 h
En ligne
ITŌ Sayuri (NLI Research Institute), WATANABE Hirotaka (univ. Teikyō), Sebastien JEAN (CEPII), Christel PÉRIDON (amb. de France)

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Un rapport de l'OCDE désigne la pandémie de Covid-19 comme le troisième choc à l'échelle planétaire de ces dernières décennies après les attaques terroristes du 11 septembre 2001 à New York et le choc financier lié à la faillite de Lehman Brothers en 2008. En plus de son impact sur l'offre et la demande et les échanges mondiaux, la pandémie s’est combinée avec des enjeux tels que la transformation digitale, la politique environnementale contre le réchauffement climatique, le début d’une nouvelle guerre froide, le vieillissement de la population et l’aggravation des inégalités sociales.

Cependant, progressivement, les perspectives d'une reprise du commerce mondial se sont profilées. Selon les estimations de l'OMC, le volume du commerce mondial de marchandises devrait augmenter de 8 % en 2021 après avoir chuté de 5,3 % en 2020. Mais même si cette reprise spectaculaire se réalise, le visage des échanges n’en est-il pas profondément bouleversé ? Pour débattre du commerce mondial après la pandémie, cette table ronde réunira des spécialistes français et japonais, économistes, diplomates et chercheurs en relations internationales qui offriront un regard croisé depuis chaque extrémité du continent eurasiatique.

Conférenciers : ITŌ Sayuri (NLI Research Institute), WATANABE Hirotaka (univ. Teikyō), Sebastien JEAN (CEPII), Christel PÉRIDON (amb. de France)

Discutant : NAKAJIMA Atsushi (président de la Fondation Maison franco-japonaise)

Modérateur : Sébastien LECHEVALIER (IFRJ-MFJ)

Organisation : IFRJ-MFJ
Co-organisation : Forum des économistes franco-japonais de Tokyo
Collaboration : CEPII

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Hériter de patrimoines immobiliers dans les villes en déclin au Japon et dans le monde : enjeux socioéconomiques, politiques et opérationnels


avec traduction
lundi 25 octobre 2021 / 18 h - 20 h
En ligne
Sophie BUHNIK (IFRJ-MFJ)

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Ce séminaire expose l’état de nos enquêtes sur les acteurs du réinvestissement ou de la revente de biens fonciers et immobiliers privés inoccupés qui ont été construits au Japon avant que ce pays ne connaisse un déclin démographique durable. Depuis vingt ans, une conjugaison de facteurs démographiques, socioéconomiques et politiques ont contribué à l’essor du nombre de logements vides (plus de 13,5 % du parc total en 2020). Dans le sillage d’une loi de 2014 créant de nouveaux dispositifs pour faciliter le traitement de la vacance résidentielle par les collectivités territoriales, et sur l’inspiration de politiques mises en œuvre ailleurs dans le monde, de nombreuses « banques de maisons vacantes » (akiya banku) ont été établies : elles se chargent d’aider à la réhabilitation de logements vides et peu entretenus, après le départ ou le décès de leurs propriétaires.

Les banques de logements vacants ont la difficile tâche de « négocier » auprès de personnes héritières de biens immobiliers qui ont parfois perdu presque toute leur valeur marchande (ce que l’on surnomme « négabilier » ou fudōsan), sur des marchés locaux peu attractifs. Cela fait du Japon un terrain des plus intéressants pour interroger la soutenabilité de l’accès à la propriété comme instrument de sécurité sociale et pilier de logiques de croissance vertueuse. La massification des « patrimoines négatifs » affectant les territoires urbanisés en réponse aux besoins de l’après-guerre, interpelle les champs de la géographie, de la sociologie économique et de l’aménagement. Grâce au carrefour de rencontres scientifiques que constitue à l’Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise, mes recherches ont pris comme point de départ la question de la vacance résidentielle dans les villes en décroissance, et elles se sont également enrichies d’une réflexion sur la transmission des héritages issus de périodes développementalistes, vers des générations grandissant dans un contexte marqué par les crises et l’austérité.

Discutant : KOYANAGI Shun.ichirō (univ. Dokkyō)
Modérateur : Bernard THOMANN (IFRJ-MFJ)
Organisation : IFRJ-MFJ

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Séminaire doctoral


en français sans traduction
mardi 26 octobre 2021 / 18 h - 20 h (JST)
En ligne
Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise
Umifre 19, MEAE-CNRS
Séminaire doctoral


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La prochaine séance du séminaire doctoral aura lieu sur Zoom, le mardi 26 octobre 2021 à 18 h heure de Tokyo (11 h heure de Paris). Nous aurons le plaisir d'écouter l'intervention de Salma Tabi, architecte de formation et doctorante à l’université Keiō sous la direction de M. Yasushi Ikeda. Ses recherches portent sur lagamification des processus collaboratifs de la conception des espaces publiques.
Lors de sa communication, Salma Tabi se focalisera sur :

« Machizukuri ludique : utilisation d’outils numériques ludiques pour les processus de conception participative des espaces publiques au Japon »

Désormais, les jeux ne sont plus perçus comme un simple divertissement ou un plaisir sans finalité. Plutôt, ils sont redécouverts en tant que systèmes à partir desquels nous pouvons apprendre comment résoudre des problèmes sérieux, dans plusieurs domaines de la vie. Durant cette présentation, nous allons découvrir l’usage des jeux dans les domaines de l’architecture et la planification urbaine. En particulier, cette présentation se concentrera sur le machizukuri en tant que modèle de création des lieux et des communautés. Machizukuri est un terme japonais qui peut être simplement traduit par le développement communautaire. Les principales questions que cette recherche vise à explorer sont les suivantes : Quelles stratégies de gamification peuvent apporter une valeur ajoutée aux processus collaboratifs de conception des espaces publics ? et comment peuvent-elles motiver l’appropriation citoyenne de ces espaces par la communauté ? Quels sont les avantages et les limites de l'introduction d'outils numériques dans le machizukuri ? Et comment est-ce que la conception collective de l'espace public pourrait renforcer le sens de la communauté au Japon ?


Pour participer à cette réunion et recevoir le lien Zoom, merci d'envoyer un mail aux responsables du séminaire doctoral à l'adresse suivante :

doctorantsmfj [ajouter @] gmail.com

En espérant vous voir nombreux.

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Cycle de conférences « Judiciarisation » des enjeux sociaux et environnementaux au Japon et en France 

Des procès anti-nucléaire aux contentieux de la transition énergétique ? Nature et évolution de la judiciarisation dans le secteur de l’énergie au Japon et en France


avec traduction
mercredi 27 octobre 2021 / 18 h - 20 h (JST)
Magali DREYFUS (CNRS, univ. de Lille), IIDA Tetsunari (Institute for Sustainable Energy Policies), KAWAI Hiroyuki (avocat)
Discutant : Rémi SCOCCIMARRO (univ. Toulouse Jean-Jaurès)

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L’intervention du juge s’étend à différentes sphères de la vie sociale, économique et financière, tels que la santé, le travail, l’environnement, ou encore les affaires. L’augmentation des contentieux dans des domaines jusqu’alors peu soumis à l’intervention du juge serait une tendance observée depuis plus d’une vingtaine d’années en France et au Japon, et presque un demi-siècle aux États-Unis, comme l’indique la diffusion du terme de « judiciarisation » (e.g. Scheingold 1974 ; Shapiro & Stone Sweet 2002 ; Pélisse 2003, 2009, 2020 ; Commaille & Kaluszynski 2007 ; Foote, Kawai, Moriya, Kakiuchi, Kaminaga, Wada, Tomohiko & Ota 2009 ; Murayama 2013 ; Steinhoff 2014).
Si le recours au contentieux n’est pas nouveau, ce cycle de webinar porte surtout sur les conditions sociales, juridiques, économiques et politiques, le contexte et les acteurs de l’usage du droit au sens de recours juridique et judiciaire. La comparaison des travaux en France et au Japon représente une voie d’entrée originale pour rendre compte, d’une part, des différentes définitions théoriques et applications empiriques que ce terme renferme pour répondre, d’autre part, à la question de savoir si l’on assiste à une convergence des pratiques dans le sens d’une « américanisation », et quels en seraient les déterminants (Kagan 2007) ? Ou bien, observe-t-on un maintien des spécificités nationales, et comment celles-ci évoluent-elles (Rosa 2012) ?

Cinquième conférence du cycle
« Judiciarisation des enjeux sociaux et environnementaux au Japon et en France »

« Des procès anti-nucléaire aux contentieux de la transition énergétique ? Nature et évolution de la judiciarisation dans le secteur de l’énergie au Japon et en France »


Magali DREYFUS (CNRS, univ. de Lille)
La transition énergétique en contentieux

Résumé : En France, l’activité contentieuse dans le secteur de l’énergie est ancienne et dense. Elle couvre une multitude d’objets et de situations, et intéresse les juridictions administratives comme l’ordre judiciaire. Dans ce contentieux, une part significative des recours est portée par des associations de protection de la nature, des riverains ou autres défenseurs d’un territoire qui estiment que l’exploitation de centrales de production d’énergie, qu’elle soit d’origine nucléaire ou de source renouvelable, portera atteinte à l’environnement local. Dans ce contexte, cette intervention prolongera les questionnements des séminaires précédents sur le phénomène de judiciarisation des enjeux environnementaux, à partir du cas de l’énergie. Observe-t-on un usage militant du droit dans ce secteur ? Et peut-on repérer l’émergence d’un contentieux de la « transition énergétique » ? Nous tenterons de répondre à ces questions, à partir d’un examen rapide de la jurisprudence récente dans le secteur du nucléaire et des énergies renouvelables. Nous jaugerons ainsi les rapports de force entre les parties, et scruterons l’imbrication complexe entre motivations d’ordre politique et ancrage territorial des conflits.

Magali Dreyfus est chargée de recherche CNRS en droit, au Centre d'Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales (CERAPS) de l'université de Lille. Ses travaux portent sur l’action publique locale en lien avec l’environnement, et notamment le changement climatique et l’énergie. Elle est titulaire d’un master en droit comparé de l'université Panthéon-Sorbonne Paris 1 et d’un doctorat en droit de l’Institut universitaire européen (Florence, Italie). Avant de rejoindre le CNRS, Magali Dreyfus a travaillé à l’International Institute for Applied Systems Analysis (IIASA) en Autriche, ainsi que quatre ans, comme post-doctorante à l’Institut d’études avancées de l’université des Nations unies (Tokyo). Elle a également été chercheuse invitée pendant deux ans au National Graduate Institute for Policy Studies (GRIPS), Tokyo.


KAWAI Hiroyuki (avocat)
Le mouvement antinucléaire et les contentieux pour fermeture préventive des centrales nucléaires au Japon

Résumé : Avant l'accident nucléaire de Fukushima du 11 mars 2011, plusieurs actions pour fermeture préventive ont été intentées pour différents sites de centrales nucléaires, mais la plupart d'entre elles ont été perdues, à l’exception de deux affaires (la Haute Cour de Nagoya, branche de Kanazawa, concernant le site de Monju, et le Tribunal de district de Kanazawa concernant la centrale de Shiga). Ces deux affaires ont fait l'objet d'un recours et ont été immédiatement annulées par les juridictions supérieures. Des mobilisations antinucléaires ont été organisées sur chacun des sites, ainsi qu'à Tokyo et à Osaka notamment, mais sans susciter d’élan national suffisant. La faible participation citoyenne au mouvement antinucléaire s’explique en grande partie par la diffusion de la « Campagne sur la sûreté, la sécurité et la nécessité du nucléaire » menée depuis près de 50 ans par le « Village nucléaire » (genshiryoku mura) qui regroupe les acteurs institutionnels prenant part au développement du nucléaire civil au Japon. Ils ont entretenu une croyance dans la sureté des centrales nucléaires – du moins la croyance qu’aucun accident grave ne pouvait se produire – partagée au sein de l’opinion publique. L’accident de Fukushima a changé la perception du public sur la dangerosité de l'énergie nucléaire. La conviction et la détermination des avocats militants qui plaidaient contre les centrales nucléaires en furent renforcées. Ils ont créé l'Association nationale des avocats pour un Japon sans énergie nucléaire et ont intenté de nouvelles actions en cessation préventive contre des centrales nucléaires dans tout le pays à l'exception de la centrale de Higashidōri. En conséquence, ils ont gagné plusieurs affaires (centrale d’Oi, décision du tribunal de district de Fukui ; centrale de Takahama, injonction provisoire du tribunal de district de Fukui, centrale d’Oi injonction provisoire du tribunal de district d'Otsu, et centrale d’Ikata, injonction provisoire du tribunal de district et de la Haute Cour de Hiroshima). Malheureusement, ces décisions ont été annulées en appel. Toutefois, selon ces avocats, le contexte actuel s’est amélioré en comparaison avec la période antérieure à l’accident de Fukushima, caractérisée par des défaites successives devant les tribunaux. Immédiatement après l'accident de Fukushima, l'opinion publique et le mouvement antinucléaire se sont fortement mobilisés contre les défenseurs des centrales nucléaires. Cependant, suite à l’alternance politique au gouvernement (défaite du Parti démocrate du Japon au profit du Parti libéral-démocrate), les forces pro-nucléaires ont repris pied et l'opinion publique antinucléaire s'est amoindrie. À cela s’ajoute une augmentation des décisions de justice approuvant le redémarrage des centrales nucléaires. Récemment, cependant, des juges se sont à nouveau prononcés contre le redémarrage de la centrale nucléaire d'Oi (tribunal de district d'Osaka) et de la centrale nucléaire de Tokai Daini (tribunal de district de Mito). La décision concernant Tokai Daini est particulièrement importante. En effet, les juges ont décidé qu’en l’absence de plan d'évacuation en cas d'accident grave (ou de son inefficacité), la centrale doit être fermée pour cette unique raison (même si sa sûreté a été certifiée). Ce raisonnement peut être appliqué à toutes les centrales nucléaires. Néanmoins, le taux de réussite des contentieux pour fermeture préventive est très faible. Ces litiges demandent en effet un niveau de connaissance scientifique et technique très élevé. Ce niveau de difficulté joue en défaveur des plaignants face aux arguments des entreprises et du gouvernement. C’est la raison pour laquelle ces avocats militants veulent réformer le contentieux relatif à l’injonction de fermeture préventive, en s’appuyant notamment sur le plaidoyer de l'ancien juge Hideaki Higuchi qui a pris la décision historique d'arrêter la centrale nucléaire d'Oi. L’objectif des avocats militants contre le nucléaire est de promouvoir vigoureusement la campagne d'arrêt des centrales nucléaires, d’engager des poursuites judiciaires, et de promouvoir les énergies renouvelables.

Tout en travaillant comme avocat d'affaires sur un certain nombre de grands cas, maître Kawai Hiroyuki participe, suite à l'accident nucléaire de Fukushima le 11 mars 2011, à l'organisation de plusieurs associations d’avocats spécialisés dans les contentieux pour fermeture préventive dans le domaine du nucléaire. En 2020, il a produit le film Nihonjin no wasuremono (Ce que les Japonais ont oublié) (K-Project) et a co-écrit le livre Hapon o torimodosu (korokara).


IIDA Tetsunari (Institute for Sustainable Energy Policies)
La transition énergétique au Japon à la croisée des chemins et l’essor de l’énergie communautaire dix ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima

Résumé : Au Japon, où la politique énergétique (y compris l'énergie nucléaire et la politique climatique) a toujours été décidée de manière opaque par l'État, la sensibilisation du public s'est longtemps limitée à des actions en justice contre les sites de centrales au charbon et nucléaire. Toutefois depuis la fin des années 1990 cette situation a changé et nous avons notamment contribué à cette évolution.

  • Loi sur les énergies renouvelables (Feed in Tariff Law, FIT) depuis 1998
    En novembre 1998, à la suite du succès de ce dispositif en Allemagne et dans d'autres pays, une mobilisation nationale s’est organisée au Japon pour soutenir le projet de loi d’initiative parlementaire sur les tarifs d’achat (Feed in Tariff Law) que nous avons rédigé. À cette époque, notre projet de loi a échoué, cependant en 2002, la loi d’initiative gouvernementale (ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie, METI) a finalement été adoptée conduisant à l'application ultérieure de la loi FIT en 2011.
  • Changement de la politique énergétique de Tokyo dans les années 2000
    En étroite collaboration avec le gouvernement de Tokyo, nous avons participé au changement de politique énergétique au niveau municipal.
    • - Déclaration de consommation d’énergie et émissions de gaz à effet de serre (2003)
      (Application en trois étapes de la réforme du système par le ministère de l'Environnement, en 2008, le premier système asiatique d'échange de quotas d'émissions a été lancé).
      - Étiquette-énergie européenne pour l'économie d'énergie (2005) (révision des étiquettes nationales d'économie d'énergie).
  • Opposition du département de Fukushima en 2004
    Le département de Fukushima, subordonné à la politique nucléaire nationale depuis 2000, a créé son propre groupe d'examen de la politique énergétique à l'initiative du gouverneur de l'époque, Satō Eisaku. Nous avons été sollicités à cette occasion pour participer à une analyse critique des essais actifs qui étaient sur le point de débuter à l'usine de retraitement de Rokkasho en 2004, suite à laquelle nous avons demandé avec le département de Fukushima une révision du cycle du combustible nucléaire.
  • L'impact de l'accident nucléaire de Fukushima Daiichi en mars 2011
    L'accident a causé de grands dommages à l'ensemble du pays et a, dans le même temps, fondamentalement modifié la prise de conscience du public à l'égard de l'énergie nucléaire et de l'énergie en général. Dans ce contexte, le Premier ministre de l'époque, Kan Naoto, a fait adopter la loi FIT en 2011 malgré les oppositions virulentes. Le département de Fukushima a décidé en 2012 de passer à 100 % d'énergies renouvelables d'ici 2040, sur nos recommandations. Dans le cadre du processus d’élaboration du « Plan de base pour l'énergie », le premier sondage d'opinion publique a été réalisé recevant 90 000 commentaires publics, conduisant à la décision de sortir du nucléaire dans les années 2030.
  • L'essor de l'énergie communautaire
    Fin 2012, le gouvernement du Premier ministre Abe Shinzō, fortement influencé par le METI, a repris l’ancienne approche top-down de gestion du pays, excluant les citoyens du processus décisionnel, et renouant avec une politique favorable à l'énergie nucléaire. Par ailleurs, la loi FIT a facilité la commercialisation des énergies renouvelables (en particulier l'énergie solaire) et la plus grande sensibilisation du public a conduit au lancement de projets énergétiques communautaires dans tout le pays, que nous soutenons activement.
  • La contradiction croissante entre l'énergie nucléaire et la décarbonisation
    Les gouvernements successifs d’Abe, Suga et Kishida visent à restaurer l'ancien ordre énergétique et l'énergie nucléaire, tandis que le reste du monde développe les énergies renouvelables (énergie solaire, énergie éolienne, batteries de stockage et véhicules électriques) entraînant un retard du Japon dans ces domaines.
    Il existe également un conflit grandissant entre les États qui soutiennent l'énergie nucléaire et les citoyens qui demandent à en sortir. En raison de l'expansion rapide des énergies renouvelables et des réformes parallèles du marché de l'électricité, on observe un vif essor des nouveaux systèmes, des politiques publiques innovantes et des questions juridiques associées, or les réponses du gouvernement japonais dans ces domaines restent tardives.


  • Iida Testunari a fondé et présidé depuis 2000 l'Institut pour les politiques énergétiques durables (ISEP), une entité indépendante à but non lucratif dans le domaine des énergies renouvelables. Il est à l'origine de plusieurs innovations sociales liées à l'énergie, telles que l'élaboration du FIT (Feed-in Tariff) en 1999, la création d'un « Green Certificate Scheme » volontaire avec TEPCO et SONY en 2001, la création de la première éolienne communautaire du Japon à Hokkaidō avec la première obligation communautaire en 2001, ainsi que la mise en place d'une « Agence locale pour l'énergie et l'environnement », inspirée du modèle danois, à Nagano en 2004. Il a participé activement à l’élaboration des politiques publiques au niveau nationale et local, notamment dans les domaines du nucléaire, des énergies renouvelables et du climat. Il a également contribué à l'introduction du système de plafonnement et d'échange « Cap & Trade » au sein du gouvernement de Tokyo et à l'objectif de 100 % d'énergies renouvelables pour Fukushima et Nagano. Il a reçu le World Wind Energy Honorary Award 2016, il est membre du Xprize Abundant Energy Alliance (AEA) Brain Trust (2021-), et du Taiwan Presidential Hackathon International Track judges (2021).


    Discutant : Rémi SCOCCIMARRO (univ. Toulouse Jean-Jaurès)

    Rémi Scoccimarro est géographe, maître de conférences en langue et civilisation japonaises à l'université de Toulouse Jean-Jaurès. Ses travaux portent sur la reconversion des fronts de mer et les recompositions socio-démographiques des centres-villes au Japon. Depuis la catastrophe du 11 mars 2011, il consacre une grande partie de ses activités de recherche aux conséquences socio-spatiales du tsunami et de la pollution radioactive sur les territoires et les populations du Nord-Est de l’Archipel. Résident depuis 2016 à Tokyo, il est chercheur-associé à l’Institut français de recherche sur le Japon (UMIFRE 19) à la Maison franco-japonaise, où il poursuit son projet « L'énergie du territoire : politiques énergétiques locales et développement territorial dans le Japon post-Fukushima », ainsi qu’un suivi cartographique de la pandémie de Covid-19 au Japon.


    Modératrice et responsable du cycle de conférences : Adrienne SALA (IFRJ-MFJ)

    Organisation : IFRJ-MFJ
    Co-organisation : Fondation France-Japon de l'EHESS



    Cycle « Judiciarisation des enjeux sociaux et environnementaux au Japon et en France »

    Mercredi 20 janvier 2021 : Première conférence «  Préjudice écologique, responsabilité de l’État, contentieux climatiques et droit de l’environnement »
    Isabelle GIRAUDOU (univ. de Tokyo), OKUBO Noriko (univ. d’Osaka), Eve TRUILHÉ (CNRS, CERIC-UMR DICE). Discutante : TAKAMURA Yukari (univ. de Tokyo).

    Jeudi 4 février 2021 : Deuxième conférence « Les procès "Fukushima" et la fabrique des politiques publiques : les leçons tirées des précédents procès environnementaux et anti-pollution »
    Paul JOBIN (Academia Sinica), MANAGI Izutarō (avocat), YOKEMOTO Masafumi (univ. municipale d’Osaka). Discutante : KOJIMA Rina (LATTS, univ. Gustave Eiffel).

    Jeudi 27 mai 2021 : Troisième conférence « Droit, travail et santé »
    KASAGI Eri (CNRS, université de Bordeaux), KAWAHITO Hiroshi (avocat), Jérôme PELISSE (Science PO, CSO). Discutante : Adrienne SALA (IFRJ-MFJ).

    Jeudi 24 juin 2021 : Quatrième conférence « Usages sociaux et politiques du droit en France et au Japon. Exemples de mobilisation autour de causes »
    Liora ISRAËL (EHESS), IIDA Takashi (univ. de Tokyo), Discutant : TAKAMURA Gakuto (univ. Ritsumeikan).



    * À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.

    Lunch Seminar on Japanese Economy and Society

    Re-Designing the Producing Districts of Wood Furniture in a Context of Fast-Changing Capitalism: Is it Possible to Preserve Forest by Exploiting its Resources?


    en anglais sans traduction
    vendredi 29 octobre 2021 / 12:30-14:00 (JST)
    Online
    Hiroki Yokota (Shizuoka University)
    <

    This conference will be held on the Zoom platform.

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    For more information on how to join, please visit: https://support.zoom.us/hc/en-us/articles/115004954946-Joining-and-participating-in-a-webinar-attendee-

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    This presentation will focus on the Wood Furniture Industry as local industry in the context of changing capitalism from Fordism to Post-Fordism. This local industry was historically developed in industrial districts composed of many medium and small-size firms. As competition was more and more cutthroat in the domestic and global markets since the 1990s, the furniture producing districts struggle to re-design their manufacturing (monozukuri) and create specific values. Now, our societies are required to change the social relationship they entertain with nature, from the pursuit of use towards a sustainable way. In this context, the goal of this talk is to consider again the concept of the socio-economic system with regard to the producing districts of furniture and how they re-valorize their products.


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    Profile
    Hiroki Yokota is Associate professor at the Faculty of Humanities and Social Sciences of Shizuoka University. His research focuses on Regulation Theory and the field of Institutional Economics of Firms and Industries and recently on the Political Economy Analysis of the Wood Furniture Industry as a Local Industry. He received his Master in Institutional Economics from the École des Hautes Études en Sciences Sociales (Paris) and his Ph.D from the University Paris 13. He taught at Paris 13 (France) and Asahikawa University (Hokkaido) before moving to his current position in 2018.

    Moderator: Gilles CAMPAGNOLO (FRIJ-MFJ, CNRS)
    Organization: FRIJ-MFJ
    Co-organization: CCI France Japon
    Support: French Embassy in Japan

    * À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.

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    Agenda du Bureau Français > octobre 2021