Conférence du lauréat du prix Shibusawa-Claudel, 33e édition
À la redécouverte des communautés catholiques et crypto-chrétiennes de Kyûshû (XIXe siècle)
en français
avec traduction
Date |
vendredi 27 janvier 2017 / 18h30 - 20h30 |
Lieu |
Auditorium |
Conférencier |
Martin NOGUEIRA RAMOS (EFEO) |
Le 17 mars 1865, des villageois d'Urakami se rendent dans l'église catholique d'Ōura (Nagasaki) qui a été récemment inaugurée par les Missions étrangères de Paris. Ils y rencontrent le père Bernard-Thadée Petitjean (1829-1884) à qui ils avouent avoir « le même cœur », c'est-à-dire la même religion : ce sont des descendants des catholiques de la première évangélisation (XVIe-XVIIe s.) que l'on appelle plus communément crypto-chrétiens ou chrétiens cachés. Dans les mois qui suivent – et malgré le maintien de l'édit d'interdiction du christianisme –, des centaines, puis des milliers de paysans et de pêcheurs de Kyūshū prennent contact avec les prêtres français et commencent à affirmer publiquement leur adhésion au catholicisme. Au regard des événements que connaît alors le Japon, l'attitude de ces villageois peut sembler bien anecdotique. Cependant, avec la fièvre nationaliste qui gagne une partie du pays et les pressions exercées par le corps diplomatique occidental, les réactions à ce mouvement de « reconversion » au catholicisme sont passionnées. Si, pour le clergé, les convertis sont les membres de l'Église universelle, les régimes des Tokugawa puis de Meiji les considèrent comme de mauvais sujets ayant trahi leur pays en faveur de l'Occident.
Mais qu'en est-il réellement ? Les recherches que Martin Nogueira-Ramos a menées dans différents fonds d'archives répartis entre Paris, Rome, Tokyo et la région de Kyūshū l'ont convaincu que les discours tenus par les gouvernants et le clergé étaient bien souvent coupés des réalités de ces communautés. Ces investigations ont abouti à l'élaboration d'une thèse de doctorat qui a reçu le prix Shibusawa-Claudel en 2016. Dans cette conférence, Martin Nogueira-Ramos montrera comment les croyances, les traditions et l'organisation socioreligieuse de ces communautés témoignent non seulement de l'originalité de celles-ci, mais aussi de leur proximité avec l'immense majorité de la paysannerie japonaise.
Organisation : Fondation MFJ, Bureau français de la MFJ Concours : Fondation Shibusawa Eiichi, Journal Yomiuri
|
* L'accès aux manifestations de la MFJ est gratuit (sauf mention contraire), mais l'inscription préalable est obligatoire.
Merci de vous inscrire depuis la page Agenda de notre site web.
Dans le cadre des mesures de sécurité renforcées, une pièce d'identité sera demandée à l'entrée.