Résumé

Que faut-il entendre par décroissance ? La décroissance n’est pas la croissance négative. Il conviendrait de parler d’« a-croissance », comme on parle d’a-théisme. C’est d’ailleurs très précisément de l’abandon d’une foi ou d’une religion (celle de l’économie, du progrès et du développement) qu’il s’agit. S’il est admis que la poursuite indéfinie de la croissance est incompatible avec une planète finie, les conséquences (produire moins et consommer moins) sont encore loin d’être acceptées. Mais si nous ne changeons pas de trajectoire, la catastrophe écologique et humaine nous guette. Il est encore temps d’imaginer, sereinement, un système reposant sur une autre logique : une « société de décroissance ». 

Profil

Serge Latouche (né en 1940), économiste et philosophe français. Professeur émérite de l’université Paris XI, il est « objecteur de croissance » et président de l’association des amis d’Entropia (revue d’étude théorique et politique de la décroissance). Il est aussi l’un des « contributeurs historiques » de La Revue du MAUSS. Auteur de nombreux ouvrages sur l’économie, la mondialisation et la décroissance, dont Petit traité de la décroissance sereine (Paris : Mille et une nuits, 2007). Sa traduction japonaise est paru aux éditions Sakuhinsha sous le titre : Keizai seichō naki shakai hatten wa kanō ka? « Datsu seichō » to « posuto kaihatsu » keizai gaku ( 『経済成長なき社会発展は可能か?<脱成長>と<ポスト開発>経済学』) qui rassemble également Suivre au développement (2004) et un entretien de l’auteur paru en 2006 dans la revue Commentaire n° 13.