En 1958, le jeune cinéaste Alain Resnais débarque au Japon pour tourner son premier film de fiction, Hiroshima mon amour, avec une équipe en majorité japonaise. Le scénario et les dialogues sont confiés à Marguerite Duras, qui fait ainsi sa première incursion dans le monde du cinéma. Présenté à Cannes, le film rencontra un succès considérable et est aujourd'hui devenu une œuvre incontournable dans l'histoire du cinéma.
Alain Resnais choisit pour interprètes Emmanuelle Riva et Okada Eiji, qui ont tous deux fait leurs premières armes dans le monde du théâtre. Emmanuelle Riva, qui a passé sa jeunesse dans les Vosges, est une grande marcheuse. Pendant le tournage, elle occupe son temps libre à arpenter la ville. Munie de son Ricoflex, elle photographie les paysages urbains, le fleuve Ota et ses navires de fortune, les maisons en bois qui le bordent, le sourire des enfants, la vie de cette cité encore meurtrie mais en pleine transformation. Ses photographies témoignent d'une époque aujourd'hui disparue. Elles nous donnent à voir une ville éphémère, en reconstruction, où coexistent les baraques périssables et les immeubles flambants neufs. Cinquante ans plus tard, Emmanuelle Riva retourna à Hiroshima, où elle fut chaleureusement accueillie par les habitants. Marie Christine de Navacelle, en préparant un ouvrage sur le tournage du film Hiroshima mon amour, a retrouvé ces clichés dans l'appartement parisien de Riva. Elle les a montrés à Chihiro Minato et à Masako Okabe, grâce auxquels ils ont été exposées à Hiroshima. De nombreux habitants ont reconnu avec émotion leur visage d'enfant et ont pu retrouver la ville de leur jeunesse. Il existe, en effet, très peu de photographies de cette époque. Ces clichés ont ensuite été réunis dans deux ouvrages co-dirigés par Chihiro Minato et Marie-Christine de Navacelle : Tu n'as rien vu à Hiroshima aux éditions Gallimard (en français) et Hiroshima 1958 aux éditions Inscript (en japonais). L'exposition organisée par l'Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise permet de découvrir ces photographies originales ainsi que quelques clichés pris par Alain Resnais et d'autres membres de l'équipe. Le documentaire Emmanuelle Riva c'est ton nom, portrait tourné juste avant la disparition de l'actrice, sera projeté dans la galerie pendant l'exposition.
Des empreintes (ou frottages) réalisées par Masao Okabe à partir des dalles des quais d'Hiroshima, déjà présentées à la Biennale de Venise en 2007, seront aussi exposées. L'artiste proposera en outre des ateliers de création. L'Institut français de Tokyo s'associe à cet événement et projettera notamment le film Hiroshima mon amour (détails de l'événement : https://culture.institutfrancais.jp/fr/event/autour-de-hiroshima-mon-amour).
Exposition HIROSHIMA 1958, traces. Du vendredi 11 octobre au lundi 28 octobre, 13h - 18h Galerie de la Maison franco-japonaise, entrée libre
Organisation : Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise Co-organisation : Association HIROSHIMA 1958, Chihiro Minato (Tama Art University) , Marie-Christine de Navacelle(conservateur en chef honoraire) Soutien : Crédit Agricole - CIB Japan, KAKENHI 23K21902 Coopération : Institut français de Tokyo, Tama Art University/Institute of Anthropology for Art and Design, Fondation MFJ
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