Maison Franco-japonaise: 日仏会館 Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (Umifre 19, MEAE-CNRS)

Langue:JA / FR


Agenda

Séminaire doctoral


en français sans traduction
Date mardi 26 mars 2019 / 18h - 20h
Lieu salle 601
Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise
UMIFRE 19, MEAE-CNRS
Séminaire doctoral


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Nous aurons le plaisir d'écouter l’intervention de :

Oriane GUILLEMOT, doctorante à l’Université Paris Diderot / Université de Ochanomizu.
« Le rire dans la prose romanesque du début du 10ème siècle - analyse du rire dans les Contes d’Ise »

   Considéré comme l’un des quatre grands classiques du répertoire japonais aux côtés du Manyôshû (Recueil de dix mille feuilles), du Kokin Wakashû (Anthologie de poèmes de jadis et maintenant) et du Genji monogatari (Roman de Genji), l’Ise monogatari (Contes d’Ise) compte parmi les œuvres les plus étudiées de la littérature japonaise.
   Cependant, très peu de recherches ont été menées sur la question du rire et du comique dans les Contes d’Ise, question qui nous apparaît pourtant essentielle dans la compréhension générale de l’œuvre. Sur ce point, Yamamoto Tokurô, un spécialiste de la littérature de l’époque de Heian, souligne un paradoxe intéressant : « Lorsqu’on parle des Contes d’Ise, on a souvent l’image d’un monde élégant (優雅) et raffiné (上品), constitué de personnages beaux physiquement comme moralement. Pourtant, les Contes d’Ise dépeignent une variété de personnages qui diffèrent de ce genre de personnages idéalisés ». A travers les siècles, les œuvres en prose de l’époque de Heian (IX-XIIème siècle) à commencer par les Contes d’Ise, ont souvent été perçus comme étant le reflet d’un idéal d’élégance et de beauté caractéristiques d’un temps où la cour impériale était à son apogée. Une telle approche a sans doute contribué à évincer la question du rire du discours critique sur ces récits.
   Parmi les quelques études qui ont jalonné les recherches sur le rire dans les Contes d’Ise, nous pouvons mentionner Tsuda Sôkichi qui dans Recherches sur la pensée japonaise dans la littérature (1916-1921) considère le rire comme un élément intrinsèque aux Contes d’Ise : « Les éléments ordinaires ou sérieux, bien évidemment, mais aussi les éléments tragiques y sont rendus comiques ».
   Cet exposé sur le rire dans les Contes d’Ise se divisera en trois parties. Nous reviendrons dans un premier temps sur les nombreuses zones d’ombre qui entourent la composition des Contes d’Ise ainsi que sur les difficultés de lecture que présente cette œuvre en raison de son écriture concise et hautement elliptique. Puis, nous nous pencherons sur les principales recherches menées autour du rire dans les Contes d’Ise tels que les travaux de Tsuda Sôkichi et de Takise Takayoshi. Enfin, nous examinerons le rapport qu’entretient le narrateur avec le récit en réfléchissant au caractère ironique ou humoristique de ses interventions.

et de :

Kaiko MIYAZAKI, docteur en Histoire et sémiologie du texte et de l’image (UPD-P7), doctorante en Langue et civilisation japonaises (Inalco) sous la direction de Bernard Thomann.
« Des quartiers maudits aux lieux de relégation : mutations des buraku dans le Japon du XXIe siècle »

   Malgré l’émancipation officielle des populations discriminées à Meiji, puis la Constitution de 1946, la question buraku continue de se poser dans la société japonaise contemporaine. Les modalités ont cependant fortement évolué après la haute-croissance économique et la politique d’assimilation dôwa avec ses mesures de discrimination positive envers ces populations et leurs quartiers (1969-2002 au niveau national). Ainsi, les tabous symboliques à l’origine du rejet de ces populations sont moindres, la question de la discrimination au mariage tend à s’estomper et la discrimination professionnelle s’est diluée dans l’évolution économique que connaît le Japon depuis les années 1980. Mais les quartiers buraku constituent toujours des quartiers d’évitement pour le reste de la population japonaise. Par ailleurs, les discours de haine anti-buraku se sont renouvelés et pullulent sur Internet, souvent en réaction négative aux mesures d’aide de la politique dôwa. De même, évoquer cette question sereinement, même dans un cadre académique neutre, reste un exercice toujours très délicat et parfois impossible.
   Nous présenterons notre démarche de recherche, les choix méthodologiques pour composer avec les écueils liés à ce sujet et tenterons d’apporter quelques résultats et les pistes de réflexions que nous suivons.

* L'accès aux manifestations de la MFJ est gratuit (sauf mention contraire), mais l'inscription préalable est obligatoire.
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