Séminaire de méthodologie
Séminaire Doctoral
en français
sans traduction
Maison franco-japonaise Institut français de recherche sur le Japon UMIFRE 19 Séminaire doctoral
Nous aurons le plaisir d’écouter les interventions de :
Joël Piguet, doctorant en histoire (Université de Genève)
La controverse autour de la légitimité de l'institution impériale dans le Japon de l'immédiat après-guerre
Le travail de thèse de Joël Piguet porte sur la controverse entourant le maintien de l'institution impériale au sortir de la guerre, alors que la conception absolutiste et divine de l'empereur qui avait fini par prendre l'ascendant durant les années 1930 est désormais politiquement inopérante. Cet affrontement idéologique voit s'opposer des personnalités aux visions diamétralement différentes quant à la nature et signification historique de l'institution impériale. Sur le plan méthodologique, ce travail s'appuie en priorité sur la traduction originale, l'analyse et la mise en perspective de plusieurs articles parus entre fin 1945 et début 1946. Dans le cadre du séminaire, la présentation aura pour objet un article d'avril 1946 rédigé par l'historien des idées Tsuda Sôkichi (1873 -1961), où ce dernier entend défendre la compatibilité entre l'institution impériale et le nouveau cadre démocratique de l'après-guerre. Après une présentation de son contenu, il s'agira également d'évoquer quelques difficultés et enjeux de l'exercice de traduction en tant qu'outil de recherche académique.
et de :
Mathilde Morin, étudiante en Master (EHESS)
Des chemins de traverse : la quête du cursus honorum de la jeune élite féminine japonaise
Présentation d'une étude qualitative du cas des jeunes femmes ayant étudié le droit dans les plus prestigieuses universités japonaises. Cette étude se propose de mettre à jour les dynamiques nouvelles qui conduisent les jeunes femmes japonaises les plus talentueuses à étudier le droit afin de préparer et de faciliter leur insertion sur le marché du travail au même titre que les hommes. Dès lors, ces jeunes femmes, ayant une conscience aiguë des difficultés auxquelles elles devront affronter sur ce marché en raison de leur sexe, font dès le plus jeune âge des choix d'études et de carrières mesurés et stratégiques afin d'éviter les écueils dans lesquels ont pu tomber leurs mères et grand-mères. Le combat qu'elles mènent consiste à se hisser au niveau des hommes, dans une société où les stéréotypes de genres consacrent encore des rôles très normés. Ces ambitieuses jeunes femmes, faisant pour beaucoup preuve d'une opiniâtreté inébranlable, ne cherchent pas à remettre en cause les règles qui régissent le monde du travail au Japon. Pouvoir faire face aux longues heures de travail qui sont de rigueur dans les entreprises japonaises, au même titre que les hommes, constitue par exemple pour elles une source de fierté. En ce sens, le fait de travailler pour elles dépasse très largement une simple volonté de « faire carrière » : le travail, pour ces jeunes femmes constitue un moyen de s'émanciper et d'affirmer en tant qu'individu. Toute la difficulté consiste alors pour cette génération qui souhaite changer les choses d'inventer de nouveaux modèles, de nouvelles valeurs et de nouvelles pratiques. Ce travail aura donc pour objectif d'étudier ces processus nouveaux à l'aune d'une appréhension plus globale de la situation macroéconomique et sociale du Japon contemporain. Il s'agira ainsi, comme a pu l'écrire Vincent Mizra dans son article « Crise, travail et mariage chez les jeunes femmes à Tokyo : Morale, liberté et flexibilisation de la main d'œuvre » (Anthropologie et Sociétés, 2010, vol. 34, n°2 p. 65-81), « d'aborder le travail au-delà du contexte de l'entreprise ». Celui-ci poursuit ainsi en expliquant : « Il est intéressant d'analyser le sens du travail en incorporant les expériences individuelles dans un contexte économique et politique plus large. (...) Autrement dit, il est ici proposé d'aborder la question du travail en termes de matrice de sens. » Cette étude est fondée sur la conduite d'une série d'entretiens semi-directifs et puisera dans un corpus éclectique, se situant elle-même à la croisée de la plusieurs disciplines. La littérature anthropologique et sociologique, les études de genre et la littérature économique auront néanmoins une place de choix au sein de ce corpus.
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