- Résumé :
Les historiens de l’art japonais utilisent souvent aujourd’hui le terme ashide afin de désigner l’introduction, voire la dissimulation, de caractères d’écriture dans une image.
Ce procédé expressif permet de fusionner motifs et texte en un seul plan et de proposer un type d’objet visuel très particulier, le lecteur devant repérer les signes graphiques, parfois indétectables à première vue, et les associer aux autres éléments de la composition afin de reconstituer le sens global de l’œuvre. Attesté dans un corpus quantitativement important, cet « art de l’ambiguïté » couvre une grande partie de l’histoire de l’art japonais (de Heian à Meiji), et transcende les frontières entre les supports (peinture, laque, etc.).
Dans le cadre de cette conférence, je présenterai quelques exemples représentatifs de cette pratique, en mettant l’accent sur l’analyse des rapports entre texte et image induits par ces œuvres.
- Biographie :
Claire-Akiko Brisset est maître de conférences en langue et civilisation japonaises à l’Université Paris Diderot – Paris 7, et membre du Centre de recherches sur les civilisations de l’Asie orientale (UMR 8155). Elle est spécialiste de littérature classique et d’histoire de l’art japonais. Elle a dirigé plusieurs ouvrages dans ces domaines, et son livre À la croisée du texte et de l’image : paysages cryptiques et poèmes cachés (ashide) dans le Japon classique et médiéval (Paris, Collège de France, Bibliothèque des hautes études japonaises, 2009) a été honoré de deux prix en 2010 : le Prix Jean Reynaud de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et le Prix Shibusawa-Claudel.
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