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- Profil du conférencier :
Philosophe et intellectuel français, Régis Debray est un ancien élève de l’école normale supérieure, agrégé de philosophie en 1965. Il milite alors à l’Union des Etudiants communistes avant de partir à Cuba où il suit Che Guevara en Bolivie et sortira un premier ouvrage fort remarqué en 1967 Révolution dans la révolution. Il est arrêté et incarcéré pendant 4 ans. Il part ensuite au Chili où il rencontre Salvador Allende et Pablo Neruda et publie des entretiens avec Allende et rentre en France en 1973.
De 1981 à 1985, il est chargé de mission auprès du Président de la République François Mitterrand pour les relations internationales. Il est ensuite nommé secrétaire Général du Conseil du Pacifique Sud (1984-1985), et enfin maître des Requêtes au Conseil d’État dont il démissionne en 1992. Il soutient une thèse de doctorat à l’université de Paris I en 1993 intitulée « Vie et mort de l’image. Une histoire du regard en Occident ». Il analyse les médias et fonde en 1996 les cahiers de médiologie. En 1998 il co-dirige un programme et un séminaire « Technique et Philosophie » au Collège international de philosophie et préside (1998-2002) le Conseil scientifique de l’Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques. En 2002 il est à l’initiative de la création de l’Institut européen en sciences des religions qu’il préside (2002-2004) puis en devient président d’honneur à partir de 2005. Il a créé en 2005 la revue Médium — transmettre pour innover.
Il a publié une cinquantaine d’ouvrages, dont les plus récents, chez Gallimard Dégagements (2010), Le moment fraternité (2009). Un candide en Terre Sainte (2008), et, au CNRS : Un mythe contemporain — le dialogue des civilisations (2007).
- Résumé de la conférence :
Constatant l’inhérence 1/ de l’enceinte au sacralisé, et 2/ du référent suprasensible au lieu clos (« le sanctuaire, porte du ciel ») — telle que l’attestent l’étymologie, l’archéologie et la géographie humaine —, on fera l’hypothèse de la frontière comme tactique de survie des collectifs. Elle répercuterait au plan organisationnel une contrainte organique du vivant (la peau, la membrane, l’écorce). Ce dedans/dehors constitutif, avec des modalités évidemment variables, permettra d’interroger le rapport existant, dans l’actualité, entre la vogue du vague (le lisse et le liquide, le déterritorialisé, le nomade, le pirate) et l’épidémie des murs, entre les discours de l’ubiquité et le retour agressif des lieux. Le refus de la démarcation, la dénégation des limites débouchant à l’ordinaire sur un verrouillage sans précédent des espaces de vie et de pensée, comme le montre l’histoire renversante des utopies, se posera in fine la question : quelle éthique de la frontière, ou comment traiter l’inguérissable blessure ?
- Collaboration : Ambassade de France au Japon, Institut franco-japonais de Tokyo
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